Rêve conscient et hallucination contrôlée.

Claude de Contrecoeur (Claude Rifat) écrit semble-t-il en 1991.
Traduction Daniel Bacconnet.
Page originale : http://www.shaman-australis.com/users/claude/dreams.html

 

Ce travail est dédié à ma chère Hiroé Aquasaca, de Kasoukabé à Tôquiô, qui m'a inspiré pour le partager avec mes semblables exoréels. Si je ne l'avais pas rencontrée, vous ne seriez très probablement pas en train de lire cette étude ! Il est aussi dédié à une autre de mes petites amies chéries chinoises : Patanîe Pongpatchamnanouàte de Souqsaouate à Bângkoc (ce travail est aussi dédié à mon cher ami Cyrano de Bergerac, un brillant penseur du 17ème siècle). Toutes deux m'ont inspiré de vous communiquer ce travail important. Ce que nous appelons Amour est une extraordinaire hallucination, et à partir de cette magnifique hallucination il devient possible de faire naître des choses dans la réalité exogène ... comme ce que vous êtes en train de lire. Alors chères Patanîe et Hiroé, un jour vous ferez partie de l'Histoire ! Pour qui que ce soit qui connaît véritablement quelque chose sur le Rêve Conscient, et bien l'argent, la gloire, la reconnaissance et semblable bla-bla-bla ne sont que non-sens ! C'est la raison essentielle pour laquelle je ne me tracasse pas à mettre mon travail dans un livre (comme me le suggérait souvent le Docteur A. Hobson, d'Harvard !). Peut-être que cela se fera dans le futur si des gens manifestent de l'intérêt pour ce sujet. Sinon ? Je n'ai aucun intérêt à gaspiller mon temps si quelques personnes seulement sont intéressées ! En lisant ceci, vous allez comprendre clairement pourquoi !!

liste des paragraphes :

Les rêves conscients.
Comment réaliser des rêves conscients.
La nouvelle alphabétisation de l'homme.
Les deux moyens de pénétrer dans le rêve conscient.
Que faire dans le rêve conscient ?
Transformations motifielles (transformation de motifs homologues).
Des différents états de conscience et "nouveaux" concepts.
Les différents états de conscience sont produits par les interactions mutuelles de l'atténuateur, du DRP et du SBEM.
Pourquoi le rêve existe-t-il ?
Les Cartes oniriques.
Quel est le rôle du DMT dans le SNC ?
Les MHVs sont comme des tunnels reliant des boîtes MCV !
Continuité et discontinuité de la conscience.
La conscience illusionnée : vers une compréhension de la conscience.
Le "déjà vu" est le plus bas niveau de l'illusion.
Quand une femme nue se transforme en une banane...
quand un poisson bleu se transforme en une souris bleue...
et quand tout cela déclenche une Révolution silencieuse dans les neurosciences !
Récepteurs cannibaliques, anandamide, illusion et schizophrénie.
La créativité est un processus d'auto-organisation informationnelle spontanée.
L'essence de la créativité : la conscience rayonnante.
Quand deux formes d'amnésie par les drogues s'annulent mutuellement...
L'endoréalité est comme un corail !
La conscience sérotoninergique et la perception du temps.
La conscience dopaminergique et l'essence de la masculinité...
Nous n'avons pas de libre arbitre : tout ce qu'on pense est le reflet de la biochimie de notre système nerveux.
La communication humaine est hautement primitive.
Qu'est-ce que la Conscience ?
Quand est-ce que commence la Conscience ?
La Conscience n'est rien d'autre qu'une activité métabolique dans une zone de mémoire !
La Conscience est un phénomène de Résonance motifielle.
Qu'est-ce qu'une pensée ?
Structure de la pensée.
Les mémoires intersectionnelles n'enregistrent l'information qu'une seule fois.
Dans les rêves nous voyageons vers le passé (endogène).
A propos de la désatténuation (hallucinations).
Réitérations et autres phénomènes.
Des réitérations aux images complexes : amplification en cascade de l'interaction/synthèse.
Une nouvelle philosophie de la Réalité : la Psychopharmacophilosophie.

 

Les rêves conscients.

J'ai fait de la recherche sur le rêve conscient depuis que je l'ai découvert en 1976 et que j'ai été publié en 1979, 1980 et 1981 en France (Agressologie, éditions Masson, Paris) et en 1976 en Italie. Dans mes articles j'ai décrit ce qui distinguait cette forme de rêve des phénomènes oniriques normaux et j'ai aussi analysé différents états de conscience. Le travail que j'ai fait est apparemment le plus avancé dans le domaine scientifique. Bien sûr, le rêve conscient a déjà été exploré depuis longtemps par les moines tibétains, mais ils n'avaient aucune connaissance de l'analyse scientifique d'aujourd'hui. Le rêve conscient est, faussement, appelé rêve "lucide" en anglais. Je décrirai ici une méthode simple et efficace pour induire cette sorte de rêve. De plus, je crois fermement que quand la plupart des gens seront capables d'entrer, volontairement, dans le monde virtuel des rêves, cette volonté changera radicalement la société. Le fait de manipuler son propre psychisme dans les rêves conscients n'est pas comparable avec les manipulations très primitives des réalités virtuelles réalisées par ordinateur...

Il est beaucoup plus facile de s'amuser avec les réalités virtuelles de son propre psychisme que d'essayer de s'amuser avec les réalités virtuelles primitives générées par ordinateur ! A cet effet, nul besoin d'argent, de rien, sauf de pratique ! Et même, en faisant ainsi, vous allez commencer à apprendre des tas de choses sur ce qu'est la conscience, comme par exemple, qu'en rêve, vous êtes très souvent conscients de choses qui n'existent pas dans la réalité de l'état d'éveil. Le fait d'être conscient de choses qui n'ont jamais existé est une découverte importante qui débouche sur l'exploration scientifique de ce qu'est exactement la "conscience". J'ai analysé ceci en détail dans mon article de 1980.

Les scientifiques se sont engagés dans de grands projets pour déchiffrer, par exemple, toute la structure de l'ADN du génome humain. Personnellement, je trouve cela intéressant, mais ce n'est pas une priorité dans une société technologique comme la notre, parce que nous sommes "avancés" technologiquement, mais à peu près complètement ignorants dans le domaine des mécanismes de notre propre cerveau. Une société technologique a besoin d'une connaissance aussi profonde du Système Nerveux Central (SNC) qu'elle en a de la réalité exogène, ou exoréalité. Le savoir sur la conscience et les processus de pensée est minuscule ,et la principale raison n'est pas parce que c'est quelque chose de difficile à réaliser mais parce qu'il n'y a pas de projet avec la plus haute priorité concernant l'étude du système nerveux central. J'ai recommandé depuis des années qu'on lance l'équivalent d'un projet "Apollo" sur le cerveau. Nous devons consacrer de grandes sommes d'argent et mettre au travail des scientifiques dans différents champs de recherche sur le même projet : déchiffrer la fonction de la conscience. Je suis optimiste et pense que cet objectif peut être atteint !

Les recherches dans le domaine du cerveau devraient combiner deux méthodologies :

  1. Des observations introspectives telles que des observations de première main pendant qu'on est dans l'état de rêve conscient (le fameux philosophe français René Descartes, dans son "Discours sur la Méthode", expliquait très bien pourquoi les observations de première main et le raisonnement sont d'une cruciale importance pour le scientifique) et les observations et la description des effets de toutes les molécules psychotropes connues.
  2. Des observations exogènes sur le SNC, comme cela se fait déjà.

Les deux méthodes pourraient marcher la main dans la main pour donner naissance à de nouveaux concepts, idées et synthèses. C'est ce que j'ai amorcé, seul, en 1976. Pourquoi ? Parce que je n'ai trouvé aucun scientifique sérieux qui s'intéresse à cette quête ambitieuse et complexe.

Ce que le public ne sait pas, c'est que la grande majorité des scientifiques sont seulement des fonctionnaires (des serviteurs civils) ! Ils n'ont pas de réelle curiosité intellectuelle et sont en majorité intéressés par la progression de leur statut et par faire de l'argent. Les fonctionnaires aiment la hiérarchie, comme les militaires. Ils aiment établir des obligations de becquetage [??] comme les poulets, au lieu de s'écouter mutuellement. Mais la Science, la vraie Science, n'a rien à voir avec l'armée ni avec le comportement des oiseaux... La Science est la quête humaine du savoir : chacun peut participer et apporter sa pierre à l'édifice du progrès. Je pense que j'ai ouvert de nouvelles voies d'exploration dans les mécanismes du cerveau, et je crois que quand il y aura plus d'intérêt scientifique sur le sujet, nous verrons se produire une vive explosion dans le domaine des neurosciences globalement (Souvent les savoirs nouveaux viennent de ce que les individus ont suffisamment de liberté intellectuelle et de curiosité. L'histoire de l'ibogaïne en est un exemple, toutes les recherches sur l'ibogaïne ont démarré après qu'un individu isolé en ait fait quelques observations intéressantes...). Ces savants devront être courageux et très motivés pour affronter les aspérités de leur propre conscience. J'ai exploré la lisière et les alentours d'une contrée en majeure partie non cartographiée. J'invite tous les autres chercheurs sérieux à se joindre à moi dans cette exploration. Il advint que mon premier appel, en 1976, ne fut pas entendu, aussi j'ai continué mon chemin parce qu'il n'y avait pas d'autre choix. Convaincre les gens de ceci et de cela n'a jamais été mon plus grand soucis et je pense que les gens devraient d'abord se convaincre eux-mêmes, s'ils sont authentiquement intéressés à ce qu'ils étudient. Donc je disperse mon savoir actuel comme le jardinier sèmes ses graines... Les gens raisonnables prendront ces graines et les feront pousser. Les irraisonnables jetteront les graines à la poubelle !

Je suis ce qu'on appelle couramment un "pionnier". Les pionniers ne sont pas des gens spéciaux ! Ils sont seulement très curieux et sont des individus motivés qui n'ont pas peur d'emprunter des chemins non fréquentés. Pourquoi n'ont-ils pas peur ? Parce qu'ils savent combien éphémères sont la vie et les choses humaines. Ils n'ont pas de temps à perdre en arguments futiles, croyance sociales et autre stéréotypes humains. Ils savent que les êtres humains sont seulement des animaux voués à la mort, comme tous les animaux. Ils savent que les comportements humains et les pensées sont rarement objectifs mais reflètent toujours le désir de dominance, comme l'a si bien découvert feu mon ami le Docteur Henri Laborit. (Les êtres humains s'activent dans l'espoir de parvenir à la domination, cette réminiscence du comportement des loups et des singes. La très grande majorité des "scientifiques" aussi se comportent ainsi, donc il est souvent inutile de perdre son temps avec eux ! En ce qui me concerne, comme je n'ai jamais été intéressé par la domination ni par cette compétition imbécile qui imbibe toute la planète aujourd'hui, je dis merci aux hommes d'affaire "américains" ! J'ai toujours été favorable à la communication, au partage, à la construction des choses ensemble, tout en mettant à l'écart notre ridicule ego. L'ego ne signifie que la destruction. Il est totalement négatif). Leur Graal, c'est Le Savoir. Leur ennemi, c'est la mort, parce que nous sommes mortels. Ils doivent poursuivre la quête du Savoir aussi vite que possible avant que la mort ne les ramène à l'état de non-existence ... jusqu'à la "fin" de l'éternité. Jean de Ribault, le fameux protestant français qui établit la première colonie européenne en Amérique du Nord, la Floride Française (1562), savait tout à ce propos... Quand l'espagnol Menendez vint pour détruire ses colonies et tuer la plupart des protestants français, Jean de Ribault lui rappela que cette action était inutile car tous les deux, au bout du compte, ne seraient rien de plus que de la poussière dans le vent... Menendez, enfoncé dans son ego, ordonna que Jean de Ribault fût tué ainsi que tous les français de plus de 15 ans, et ainsi périrent les innocents. Leur poussière est encore quelque part dans ce qu'on appelle aujourd'hui La Caroline...

Un de ces pionniers, à qui je dédie mon travail, est Joël Scherk, un des grands physiciens français qui fut un des pionniers de la théorie de Supercordes. Il mourut trop tôt, à cause du diabète, à 30 ans environs. Comme c'est tragique, comme c'est injuste ! Mais la vie humaine est tragique et injuste parce que nous sommes encore pétris d'instincts primitifs animaux et, encore une fois, voués à la mort. La mort est une sorte de maladie génétique qui, je crois, sera maîtrisée dans le futur. Malheureusement, ça ne nous concerne pas pour le moment : nous tous qui lisons ceci mourrons d'une façon ou d'une autre, et retournerons à la poussière... qui a pris naissance il y a bien longtemps dans les étoiles ! C'est la profonde absurdité de la vie humaine, comme Camus l'avait souligné. La vie est absurde, mais nous devons nous battre, comme Sisyphe. Nous ne savons rien sur l'origine de la Réalité, la Réalité Objective (à ne pas confondre avec ce que nous appelons "l'univers"), mais, dans un lointain futur, nos descendants, je pense, pourront peut-être bien comprendre toutes ces choses qui sont, pour nous, espèce très primitive, encore des "mystères". La Réalité semble être beaucoup plus complexe que ce que nous en savons aujourd'hui. L'examen des idées sous-jacentes à, par exemple, l'ensemble des 4 forces connues ou à des choses comme le Non-Séparabilité, conduit à des nouvelles idées sur la structure de la réalité exogène. Débrouiller les mécanismes du SNC [= Système Nerveux Central] constitue la première étape dans la conquête du futur. Explorer notre réalité endogène est un pré-requis pour tous les chercheurs qui veulent étudier la conscience. Ceux qui n'y font pas attention ou qui s'opposent à cette exploration ne sont pas sérieux et ne font que jouer avec des concepts non reliés aux observations... Mieux, la conscience doit être comprise au travers des neurosciences, et non pas au travers d'idées grotesques venant de quelque chose qui est totalement sans rapport ,comme la mécanique quantique...

Je fais allusion ici au jeu de Penrose, qui a écrit un Manifeste du Grotesque ! Aucune crédibilité ne peut être accordée à quiconque n'a pas, tout d'abord, exploré sa propre conscience de la manière que je décris ici. Penrose et d'autres physiciens parlent de choses dont ils n'ont pas la moindre connaissance. Certainement qu'ils sont de bon physiciens, mais ils ne sont pas qualifiés pour l'étude de la conscience, car ils sont totalement ignorants quant à leur réalité endogène. Comment peut-on espérer parler de la conscience quand on n'a jamais même exploré la sienne propre ? L'immersion dans le rêve conscient et l'expérimentation des molécules psychotropes est un pré-requis pour toute discussion sérieuse sur la conscience. Le regretté Dr. Josèph Moreau de Tours connaissait bien la question ! Donc, que dire de Penrose et des autres ? A la poubelle ! comme aurait pu le dire mon écrivain favori Cyrano de Bergerac, en 1648 !!! Beaucoup de bruit pour rien... et de toute façon, nous tous, comme Jean de Ribault et Menendez, nous ne serons bientôt plus que de la poussière, comme mon ami Cyrano de Bergerac l'est devenu depuis 1652 ! Hommes poussière... rien n'est vrai, tout est vrai ! Rien n'est blanc, rien n'est noir ! Tout n'est que nuances de gris... et vous n'êtes que des cirons, des puces "aux fesses de la nature" comme disait encore le brillant Cyrano !

 

Comment réaliser des rêves conscients.

Pour être bon en rêve conscient, vous devez vous entraîner au moins une heure par nuit, très très régulièrement. La régularité est d'une importance primordiale pour pouvoir volontairement pénétrer votre monde endogène ou endoréalité. Entrer volontairement dans votre endoréalité est l'une des expériences les plus gratifiantes qui soit dans la vie, parce que vous entrez dans une réalité qui est complètement la votre, et où personne, aucun inquisiteur ne peut vous suivre pour vous empêcher de simplement jouir de vous-même. Quand vous pouvez en arriver là, la réalité exogène ou exoréalité devient moins "réelle", moins contraignante, moins ennuyeuse, parce que vous pouvez, maintenant, volontairement considérer l'exoréalité comme semblable au rêve, même si ce n'est pas un rêve ! Pourtant la capacité à considérer l'exoréalité comme semblable au rêve, comme mimant le rêve, vous donne beaucoup plus de liberté et de confiance, car vous avez alors de nouvelles valeurs, de nouveaux moyens de voir les choses importantes, comme par exemple la mort de vos proches bien aimés ou votre propre mort, ou d'une façon générale les gens et les objets situés dans l'exoréalité.

Donc voici les exercices que vous devrez faire régulièrement pour pénétrer consciemment dans votre endoréalité :

  1. Avant de vous coucher, assoyez-vous ou étendez-vous sur votre lit pendant au moins 30 minutes.
  2. Dans l'obscurité totale, focalisez seulement votre attention sur la noirceur et essayez de visualiser des images simples, comme une image de triangle, de carré, de feuille, ou n'importe quoi d'autre que vous aimez. Par exemple, focaliser votre attention visuelle sur des images sexuelles améliorera votre concentration !

Le but de cet exercice est de vous apprendre comment activer certaines zones de mémoire pour générer des hallucinations contrôlées. C'est un très difficile exercice mais il entraînera votre conscience à s'auto-contrôler. Focaliser son attention est extrêmement important pour la découverte de la mémoire et de la conscience. Cela peut être accompagné par une régularité de la respiration : vous devez respirer lentement et régulièrement, comme si vous dormiez. Une respiration apparemment contrôlée déclenche les hallucinations, comme en font l'expérience les moines méditants.

Au début, si vous focalisez votre attention sur, disons, un triangle, vous allez observer l'apparition d'une forme triangulaire évanescente dans le noir et vous allez voir que ce triangle a une forte tendance à bouger, à tourner, ou simplement à disparaître pour être remplacé par une autre image évanescente. De telles images évanescentes sont appelées images désatténuées. Une image hallucinée bien claire et contrôlée est appelée une image complètement désatténuée, alors que les images évanescentes sont appelées images partiellement désatténuées. Nous expliquerons cela plus tard. Une pensée visuelle normale est appelée une image atténuée.

Voir une image mémorisée aussi clairement qu'une image réelle veut dire que vous activez le métabolisme d'une zone mémoire où cette image est enregistrée. L'activation métabolique sélective des zones mémoires donnent beaucoup de pouvoir dans les rêves, et aussi, de façon surprenante, dans l'exoréalité où nous vivons tous.

  1. Pendant que vous focalisez votre attention sur des objets informationnels (des images stockées d'objets ayant été perçus dans l'exoréalité), faite de votre mieux pour essayer d'oublier les limites de votre corps.
  2. Essayez de ne pas bouger du tout et respirez lentement et régulièrement, comme quelqu'un qui dort.
  3. Au bout de 30 minutes ou plus, allez simplement dormir - mais vous devrez encore vous réveiller tôt le matin !
  4. Réveillez-vous tôt le matin, entre 4h et 5h, et répétez simplement tout l'exercice.
  5. Ensuite quand vous vous réveillerez, écrivez, aussi vite que possible, tout ce dont vous pouvez vous souvenir de vos rêves. Lentement, lentement, vous allez voir que vous vous souviendrez de mieux en mieux de vos rêves, et avec plus de détails.
  6. Pendant la journée, quand vous en avez le temps, focalisez simplement votre attention sur des objets complexes, tels que fleurs, des ronds dans l'eau sur une rivière, des formes d'arbre, de feuilles, examinez attentivement le contenu de livres, etc. Cela vous apprend la même chose que précédemment : comment mieux concentrer sa conscience sur la réalité.

En faisant ces exercices de concentration, vous allez découvrir beaucoup de choses comme, par exemple, l'apparition d'images réitératives en rotation, ce qui est un phénomène invariant précédant l'émergence de désatténuations complexes. Les images réitératives sont, probablement, un pré-requis pour la synthèse d'images 3-D complexes. Mon intuition est que, dans certains cas, les images réitératives interagissent mutuellement pour former des images complexes. Les images réitératives pourraient être expliquées, je pense, par un concept nommé MHV, et par l'activation métaboliques de ces MHV. On peut voir aussi de telles images avec les hallucinogènes sérotoninergiques, et il semble qu'un artiste comme Escher ait justement dessiné de telles hallucinations réitératives... Donc, selon moi, Escher a dû avoir des sub-hallucinations mais il ne l'a pas mentionné, et pour des raisons évidantes ! Parler d'hallucination de nos jours est quelque peu une réminiscence du discours sur le Diable d'il n'y a pas si longtemps... Les hallucinations sont encore, dans le domaine de la démonologie de nos sociétés "modernes", un des derniers tabous à éradiquer.

Avant que les réitérations apparaissent, vous noterez que la noirceur sur laquelle vous vous concentrez passe d'abord en 3-dimensions, puis commence à "bouillonner". Par "bouillonner", je veux dire que vous commencez à observer des sub-hallucinations, qui constamment apparaissent et disparaissent par transformations MHV. Ces sub-hallucinations sont réminiscentes de la surface d'une eau bouillonnante ! Non seulement ces formes hallucinatoires changent sans cesse mais elles sont aussi imbriquées, entrelacées. La même séquence peut être observée avec les hallucinogènes sérotoninergiques conventionnels comme la psilocine qui est, pour moi, l'hallucinogène sérotoninergique de référence. Les objets informationnels "bouillonnants" et les réitérations sont les signes d'une activation métabolique seulement légère. Le même phénomène peut être observé à la fin d'une période de rêve : si vous vous réveillez immédiatement du rêve vous pouvez encore observer (dans les 6 minutes qui suivent environ) des objets informationnels bouillonnants et réitératifs en rotation lente (souvent de droite à gauche dans mon cas). J'appelle ce phénomène la "fermeture de la désatténuation".

Après quelques semaines ou quelques mois d'un tel entraînement, vous obtiendrez votre premier rêve conscient, dans la seconde phase de votre entraînement, c'est-à-dire au petit matin. Vous vous en souviendrez comme d'une expérience extraordinaire car vous découvrirez que la réalité est uniquement faite de perceptions. La Réalité pour nous tous est ce que nous percevons consciemment. Peu importe que l'information entrante provienne de l'exoréalité ou de l'endoréalité. L'Évolution a mis en place un mécanisme qui efface la conscience de nos rêves dans notre Système Nerveux Central (SNC). Si ce mécanisme n'existait pas, nous aurions tous choisi de vivre dans nos endoréalités et notre espèce n'existerait tout simplement plus !

Regardez juste comment se ruent les gens vers les réalités virtuelles excessivement primitives composées sur ordinateur. Imaginez ce qui pourrait arriver si tout le monde pouvait aller, à volonté, dans l'ultime réalité virtuelle de son propre esprit !!! La société mercantiliste qui prévaut aujourd'hui tomberait en extinction, car, dans notre endoréalité, on peut obtenir tout ce que l'on veut pour strictement pas un sou. Le seul coût en est l'apprentissage. Dans un tel futur, la vie serait plus tranquille car les gens cesseraient évidemment les compétitions et arrêteraient de courir désespérément après les objets "exoréels" pour courir, à la place, après leur propres objets informationnels... Quand vous avez accès aux objets informationnels stockés dans votre mémoire, vous n'avez plus besoin d'argent ni de pouvoir pour réaliser vos désirs. Il est plus facile d'apprendre à se gratifier soi-même avec des objets informationnels que de travailler comme un fou pour devenir un millionnaire qui obtiendra moins que vous parce qu'il ne peut posséder que les objets exoréels ! Un rêveur conscient bien exercé est dans un monde qui est constamment extraordinaire. Cette qualité de l'endoréalité est appelée extraordinaireté (extraordinaireté, une qualité de l'endoréalité qu'on peut opposer à la non-extraordinaireté, qui est une qualité de l'exoréalité). De plus, ce monde est serein, pacifique, car il est de votre propre création. Personne ne peut courir après vous dans le monde de votre endoréalité sauf vos peurs, qui se matérialisent sous forme de cauchemars, et aussi longtemps que vous ne prenez pas conscience qu'ils sont le produit de vos anxiétés accumulées.

 

La nouvelle alphabétisation de l'homme.

La découverte de l'endoréalité va être la nouvelle alphabétisation de l'humanité car ce sera une révolution complète qui va transformer nos sociétés d'une façon que nous ne pouvons pas imaginer. L'exploration de l'endoréalité est la première chose à faire pour analyser et comprendre ce qu'est la conscience. Cette exploration établit des contacts entre notre conscient et notre inconscient. C'est une extraordinaire exploration de laquelle vous revenez en exoréalité avec une certaine tristesse, car l'exoréalité est bien crue et bien simple en comparaison de la belle complexité de l'endoréalité.

Toute réalité, pour un individu donné, est situé dans son propre psychisme, c'est-à-dire dans sa propre mémoire. Donc l'exploration de nous-mêmes devient la chose la plus gratifiante que l'on puisse entreprendre dans notre vie. Parler avec son Inconscient fait apprendre des tas de choses sur ce qu'est la réalité et la vie humaine...

De nos jours les gens ne sont pas encore alphabétisés par rapport à leur aptitude à pénétrer à l'intérieur d'eux-mêmes. Leur moi conscient est en complète opposition avec leur moi inconscient. Tous ces grands scientifiques qui étudient l'exoréalité sont encore bien primitifs en regard du peu de connaissance qu'ils ont d'eux-mêmes. Il ne connaissent que le langage verbal et les outils d'analyse séquentielle usuels utilisés dans les Sciences, mais ils ne savent pas comment user de leur Mémoire pour faire de la Science d'une façon différente, plus visuelle, plus rapide, plus créative. Qui sait, par exemple, que les cannabinoïdes pris conjointement avec des benzodiazépines, et avec l'aide d'une certaine connaissance de soi-même, peut augmenter la créativité ? Les cannabinoïdes vous font entrer dans une "zone créative" du psychisme parce qu'ils intensifient le métabolisme de la fabrique de mémoires qui sont appelées "Intersections". Les cannabinoïdes stimulent la pensée jusqu'à la faire "rayonner" dans l'espace-temps imaginaire de la mémoire, au travers de ces intersections. Au travers des intersections, votre pensée peut se propager simultanément dans différentes aires de la mémoire, et par conséquent vous donner une perspective plus prononcée sur les choses. Mon veux est que tous les scientifiques apprennent l'usage des cannabinoïdes pour aller plus vite dans leurs recherches.

 

 

Les deux moyens de pénétrer dans le rêve conscient.

  1. Dans le premier cas, quand vous faites votre second tour d'exercices, pendant que vous êtes allongés sur le lit, vous noterez le phénomène qui vous dira que vous êtes en instance de passer la frontière entre l'exoréalité et l'endoréalité : vous pourriez noter un bruit comme un bourdonnement dans les oreilles ou, plus souvent, vous sentirez tout à coup que votre corps "devient lumière" et s'élève. Ensuite, il se peut que tout d'un coup vous voyiez une très brillante image tridimensionnelle juste en face des yeux. Ne vous excitez pas, ne paniquez pas ! Restez très calme parce que si vous vous excitez ou si vous bougez juste un doigt, l'image merveilleuse va disparaître instantanément et vous perdrez l'opportunité de faire la première exploration de votre endoréalité ! Restez tranquille, observez l'image. Soudain, vous allez faire partie de cette image et vous allez vous retrouver avec un corps informationnel, c'est-à-dire un corps onirique, qui est exactement la réplique de votre corps exoréel. Ne vous excitez pas trop. Respirez lentement, maintenant que vous êtes dans votre réalité de rêve ! Ensuite, allez de l'avant et explorez.
  2. Dans le second cas, vous ressentirez le même phénomène, mais aucune image ne va apparaître, et vous pouvez juste penser que vous êtes dans votre lit exoréel. N'en soyez pas si sûr ! Quittez votre lit et essayez d'allumer la lumière. Si vous n'y parvenez pas, cela pourrait signifier que vous avez vraiment pénétré dans l'endoréalité, car souvent dans les rêves conscients les lumières ne s'allument pas. S'il n'y a pas de lampe, ouvrez simplement la fenêtre. Ensuite, regardez votre chambre en détail. Est-ce que tout est bien à sa place ? Si la chambre diffère de votre chambre habituelle, alors vous pouvez être sûr que vous êtes en rêve, et, bien sûr, si vous vous êtes couché à, disons, 4h 30, et que quand vous avez ouvert votre fenêtre vous avez découvert qu'il faisait plein jour et plein soleil, avec des modifications de l'environnement, vous saurez alors avec certitude que vous avez pénétré consciemment dans votre propre mémoire ! Ensuite, faites comme indiqué précédemment : allez et explorez, tranquillement. Si vous ne restez pas calme, vous pourriez simplement vous réveiller.

 

 

Que faire dans le rêve conscient ?

Ce n'est pas évident. La première chose à faire dans un rêve conscient consiste simplement à observer l'endoréalité et à la comparer avec l'exoréalité. Essayez de rencontrer des individus oniriques, parlez avec eux, embrassez-les si vous voulez, pensez à la façon dont ils peuvent vous percevoir : est-ce qu'ils ont des "organes des sens" ? Comparez leur comportement avec celui des individus exoréels. Testez leur volonté. Ont-ils une volonté propre ? Faites des expériences avec eux pour évaluer leur psychologie. Posez-leur des questions : savez-vous que vous êtes dans mon rêve ? Que faites-vous quand je suis réveillé ? Savez-vous que nous partageons le même système nerveux central ? etc. etc. Après un temps vous réaliserez complètement que l'endoréalité et l'exoréalité sont tout aussi vivante l'une que l'autre, tout aussi "réelle", et que vous étiez, auparavant, tout comme un enfant qui n'a jamais appris à lire. Vous ne saviez pas qu'autant de choses se passait dans votre esprit pendant que vous dormiez ! Vous avez toujours cru par erreur que les rêves étaient seulement des rêves et qu'on pouvait les distinguer de l'exoréalité. Et vous y croyiez parce que vous soufriez d'amnésie à cause d'une absence d'entraînement. Vous réaliserez, tout spécialement si vous êtes un scientifique des neurosciences, qu'il n'y a pas de différences franches entre les deux réalités, sauf que toutes deux obéissent à des lois différentes : l'exoréalité obéit aux lois physiques découvertes par la Science, et l'endoréalité obéit aux lois de la neurophysiologie de la mémoire. Vous découvrirez rapidement que l'exoréalité est dénuée d'extraordinaireté tandis que l'endoréalité est bourrée d'extraordinaire (L'extraordinaireté est un nouveau terme philosophique à opposer à la non-extraordinaireté). Dans l'endoréalité n'importe quoi d'extraordinaire peut arriver. Vous pouvez parler à un chat ou être transformé en femme si vous êtes un homme, vous pouvez vous transformer en une autre personne ou en une fleur de la passion, vous pouvez devenir, simultanément, deux ou trois personnes en même temps, etc.

Vous pouvez vous diviser en deux personnes, disons en une femme et un homme, et alors faire l'amour avec vous-même ! C'est une expérience extraordinaire et complète qui ne peut pas être décrite en termes exoréels. Vous devez le découvrir par vous-même. Toutes ces situations virtuelles vont vous faire voir l'exoréalité de façon totalement transformée, et l'endoréalité vous apparaîtra alors comme un espace d'immense liberté tandis que l'exoréalité vous semblera être une sorte de prison, parce que l'exoréalité est totalement dépourvue d'extraordinaire.

Lentement, lentement vous allez aussi en venir à sentir que l'exoréalité n'est peut-être pas aussi réelle que ce que nous pensons, et pourrait bien n'être qu'une portion d'une hyper-réalité inconnue qui nous est totalement inconsciente. L'étude de mon endoréalité a par la suite suscité mon intérêt pour la physique parce que la physique nous enseigne la nature de l'exoréalité. Pourquoi l'exoréalité est-elle si rigide, si simple ? Est-ce que cette rigidité de l'exoréalité est réelle ou n'est-elle qu'une apparence seulement ? La physique peut commencer à donner des réponses embarrassantes à ces questions ! Quant à moi, mon opinion maintenant est que ce que nous appelons notre "univers" n'est seulement qu'une petite partie d'une hyper-réalité beaucoup plus vaste. Je crois que des formes d'une intelligence beaucoup plus grande pourraient être capables de créer des exoréalités à volonté, par exemple en changeant des constantes physiques et en créant les forces qu'elles veulent... Il n'est écrit à nulle part que les 4 forces que nous connaissons sont les seules qui existent dans la Réalité Objective (à ne pas confondre avec notre "univers"). Il n'est écrit à nulle part non plus que les valeurs des constantes physiques seront toujours ce qu'elles sont...

Je crois maintenant intuitivement que tout ceci n'est qu'une apparence, comme les ombres de la caverne de Platon, et que les forces et les constantes peuvent être modifiées à volonté, donnant naissance à une exoréalité extraordinairement complexe : l'Hyper-Réalité. Des réalités enchevêtrées mais totalement déconnectées pourraient très bien exister, de même que beaucoup d'autre choses étranges ! Je pense que nous somme à l'orée d'une révolution dans notre façon de comprendre la structure de l'exoréalité. Déjà les physiciens modernes sont capables d'imaginer de telles hyper-réalités, desquelles notre propre réalité ne serait qu'une infime partie, "illusoire". André Linde, par exemple, le physicien renommé, a décrit un modèle d'univers (qu'il appelle univers fractal inflationnaire), qui ressemble comme deux gouttes d'eau à ce que nous imaginerions de l'hyper-réalité.

Quand vous êtes dans un rêve lucide, vous commencez par jouir de vous-même, rencontrant en amour des femmes ou des hommes, vous faisant des amis oniriques, allant faire des visites à Tahiti où à Hawaii, sur la Lune ou sur Mars, etc. Bien sûr que toutes ces expériences sont imaginaires, mais il en est ainsi de notre propre vie dans l'exoréalité ! Après quoi, vous vous mettrez à analyser le monde onirique, par exemple, vous pouvez essayer d'évaluer quel est le degré de liberté que vous et vos partenaires oniriques avez dans l'endoréalité. Ce faisant, vous allez découvrir un jour que les personnages oniriques sont des hybrides entre vous-même et ce que vous pensez et ce que vous savez des autres. Par exemple, un personnage onirique peut répondre à n'importe quelle question à laquelle un même personnage exoréel ne pourrait répondre. Ils peuvent être influencés par vos pensées, etc. Ils ne sont pas toujours libres de se comporter comme ils l'entendent, et, le plus souvent, leur volonté est beaucoup plus faible que la votre propre. Le point le plus important dans l'endoréalité est que vous pouvez étudier, par vous-même, comment fonctionne votre mémoire. Dans un sens, vous devenez votre propre Sherlock Holmes, et cela est très excitant parce que vous explorez scientifiquement un monde où aucun autre scientifique n'est jamais allé avant vous ! Vous êtes sur le chemin de devenir un pionnier de l'esprit.

Quelque chose d'important à effectuer dans les rêves conscients, pour un scientifique, c'est de faire une analyse de première main, depuis l'intérieur, car c'est le meilleur moyen d'étudier comment fonctionne la mémoire biologique. La première chose qu'un scientifique découvre dans l'endoréalité est que l'environnement onirique est métastable. Chaque objet informationnel d'un rêve est continuellement dans un état métastable et peut changer vers un autre état métastable par un "saut MHV". Les objets informationnels endoréels arrivent à être relativement stables aussi longtemps que le rêveur maintient son attention focalisée sur eux. Disons que si j'ai une montre à mon poignet, cette montre va tendre à rester la même aussi longtemps que je vais la regarder. Si j'occulte le bras sur lequel est ma montre pendant, disons, 30 secondes de temps onirique, et qu'ensuite je regarde encore mon poignet, je vais voir qu'un saut MHV soudain s'est produit : ma première montre se sera transformée en une autre montre, différente, c'est encore une montre parce que en mémoire tous les objets informationnels homologues sont enregistrés au même endroit.

Tous les objets homologues colocalisés dans un même domaine sont appelés, collectivement, un Motif Homologiquement Variant (MHV) ou un modèle homologiquement variable. Par exemple, dans notre exemple, toutes le montres que j'ai vues dans ma vie constituent un "unique" MHV, et une montre individuelle extraite de ce MHV est appelée une "section" ou tranche du MHV. L'aire mémorielle où un MHV est enregistré est appelé un domaine MHV. Chaque domaine MHV peut contenir une énorme quantité d'objets informationnels qui sont extraits par l'énergie métabolique pour devenir conscient. Pour illustrer ceci avec un exemple familier, prenez le jeu de bulle de savon avec lequel tous les enfants ont joué partout, depuis des générations : dans ce jeu, les enfants plongent une pièce annulaire en plastique dans de l'eau savonneuse puis soufflent dedans. Et qu'est-ce qui se passe ? Une série de bulles, de tailles différentes, sont éjectées. De la même façon, quand on active de l'énergie dans un MHV (on "chauffe" le MHV), ce MHV commence à faire "buller" ses sections, ses tranches, dans la conscience ! Un tel MHV en effervescence est appelé un MHV rayonnant. Les MHV sont des échantillons de rêve, et souvent une scène onirique va changer pour une autre scène onirique par un saut MHV, c'est-à-dire une transformation obéissant à une loi des motifs homologues. Les MHVs contiennent d'énormes quantités d'objets informationnels qui ont en commun un motif similaire. Par exemple, un champignon et un bougeoir avec sa bougie sont très proche du point de vue de la forme (motif), et sont par conséquent colocalisés. C'est pourquoi quand j'observe une pensée visuelle (voir le dessin) qui consiste en un champignon retourné, par exemple, et que, tout d'un coup, ce champignon disparaît pour être remplacé par un bougeoir avec sa bougie, c'est que leur modèles, leur formes sont très similaires, et que seule une petite quantité d'énergie métabolique est nécessaire pour faire glisser la conscience depuis le premier objet informationnel (le champignon) vers le second objet informationnel (le bougeoir et sa bougie).


Transformations motifielles (transformation de motifs homologues).

Dans ce dessin, nous pouvons observer le cheminement d'une pensée visuelle simple consistant en une image de champignon. Cette pensée fut observée dans l'obscurité complète. Focalisant mon attention sur le noir j'ai soudain observé un champignon de façon statique comme dessiné. Rapidement (moins de 2 seconds plus tard) le champignon disparut pour être remplacé par une image de bougeoir avec sa bougie. Les 2 images ont évolué dans l'espace-temps imaginaire de la mémoire au travers d'INTERSECTIONS. Une intersection est un endroit de la mémoire où les objets informationnels peuvent se transformer en d'autres parce qu'ils partagent en COMMUN un même motif simple. Les transformations de telles pensées visuelles, qui suivent les règles des motifs homologues, sont appelées transformations motifielles. Ce genre de transformations motifielles a été observé par certains artistes (tels que Grandville, Dali) mais n'a pas été identifié. Des transformations motifielles sont toujours observées quand on concentre son attention sur ses pensées. Elles sont aussi observées de la même façon avec les hallucinogènes sérotoninergiques et les cannabinoïdes ou ... en condition de stress important, ceci signifiant que le stress accentue l'état métabolique de la mémoire. Avec les hallucinogènes sérotoninergiques ces transformations semblent être plus statiques alors qu'elles sont plus animées avec les cannabinoïdes.

Ces transformations motifielles démontrent que les pensées obéissent à des règles et ne se font pas au hasard. Ceci est une observation extrêmement importante car elle montre que le "libre arbitre" est une illusion de l'imagination. Une pensée peut évoluer dans l'espace-temps imaginaire de la mémoire seulement au travers d'intersections. Cela démontre parfaitement la nature physique des pensées...

Nous n'avons pas besoin de mystères comme les Dieux ou la mécanique quantique (!) pour décrire les pensées. La même chose s'applique à la conscience qui est une collection, une accumulation de simples pensées interagissant mutuellement.

La mémoire est composée entièrement de MHVs qui s'entremêlent. Ceci est la cause de la discontinuité de nos pensées. Par exemple, la vision d'un champignon est une pensée visuelle simple continue. Aussi longtemps que ce champignon reste le même, ma pensée est continue. Quand brusquement ma conscience se met à dériver au cours d'un saut MHV, elle devient discontinue. Cela se produit naturellement ou peut se produire avec l'aide des cannabinoïdes qui augmentent le métabolisme des MHVs. L'idée de MHV est extraordinairement puissante, car elle permet au scientifique de commencer à comprendre comment est structurée la conscience onirique et schizophrénique. Un schizophrène pense de la même manière qu'un rêveur normal, sa conscience ne fait que se conformer à l'organisation en MHVs de la mémoire. La différence entre un schizophrène et un individu normal éveillé est que les MHVs chez le schizophrène sont plus actifs métaboliquement et donc que ses MHV "rayonnent" plus, c'est-à-dire que la discontinuité de la pensée est plus forte. Le rayonnement MHV se manifeste aussi chez ces mystiques religieux qui clament avoir atteint à une "complète compréhension" de "l'univers"...

Il y a quantité de choses à explorer et à analyser dans les rêves conscients. Je vais maintenant expliquer certaines de ces choses que j'ai découvertes depuis 1976, quand j'ai pénétré pour la première fois dans un rêve conscient.

 

Des différents états de conscience et "nouveaux" concepts.

J'expliquerai plus loin, avec plus de détails, pourquoi j'appelle les hallucinations des "images désatténuées". Basiquement, cela découle du fait que notre cerveau est équipé d'une structure appelé l'atténuateur, dont la fonction est de contrôler, comme par potentiomètre, la quantité d'information qui transite depuis la mémoire vers la conscience. L'image imaginaire d'un objet exoréel est donc une image entièrement atténuée, tandis que la même image vue en hallucination est appelée image complètement désatténuée. Quand nous rêvons, l'atténuateur cesse de fonctionner et donc l'information s'écoule librement sans restriction vers la conscience. Les hallucinogènes sont en fait des molécules désatténuatrices alors que les sérotoninergiques, comme les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine, sont des molécules pro-atténuatrices, c'est-à-dire qu'elles accroissent l'atténuation lors du rappel des mémoires enregistrées (une exception dans cette classe de molécules, le bloqueur atypique de la sérotonine, la fluoxétine [constituant principal du Prozac - N.d.T.], qui au contraire, induit des sub-hallucinations et de meilleurs souvenirs de rêves. La raison probable de cela est que la fluoxétine devrait, logiquement, augmenter préférentiellement l'activité des récepteurs 5-HT2A , liée à l'activation dopaminergique, tandis que les autres molécules similaires, très probablement, augmentent l'inhibition dopaminergique). D'autre part, les molécules désatténuatrices augmentent le débit informationnel depuis la mémoire vers la conscience. Ce processus est appelé "désatténuation".

Le cerveau est aussi équipé d'une autre structure très importante appelée le dérepixélisateur ou DRP. Le DRP est responsable de la continuité de la conscience pendant le temps de veille. Pendant le rêve, le DRP arrête aussi de fonctionner, donc introduit de la discontinuité dans nos pensées qui deviennent alors fragmentées, comme dans la schizophrénie (à cause de l'augmentation métabolique dans les MHVs). En fait, la schizophrénie est essentiellement un dérèglement du DRP qui se met à mal fonctionner. Le DRP est donc responsable de la normalité de la conscience à l'état de veille. Nous ne savons pas encore quelles structures du cerveau sont mises en jeu dans le DRP, mais une structure qui semble bien faire partie de ce système est l'hippocampe (au passage, notons que l'hippocampe contient des récepteurs cannabiniques et que de tels récepteurs pourraient, logiquement, être impliqués dans la génération de la conscience schizophrénique).

Le DRP contrôle la structure informationnelle de la conscience et maintient la stabilité de cette structure en empêchant le rayonnement MHV. Chez chaque individu il y a un niveau minimal de rayonnement MHV qui le maintient en contact avec l'exoréalité. Si le niveau minimal de rayonnement s'accroît, les pensées deviennent discontinues et on devient "fou" pour un observateur exoréel ! Le rayonnement MHV s'accroît pendant l'état de rêve normal, mais décroît dans l'état de rêve conscient. Cela signifie que pendant le rêve conscient ces structures du cerveau crucialement impliquées dans l'état de conscience éveillé sont dans un état métabolique plus bas. Ceci est une remarque très importante, car il pourrait être possible maintenant, avec la tomographie TEP [= Tomographie par Émission de Positrons - N.d.T.], de localiser ces structures responsables de la forme éveillée de la conscience... Sûrement que cela sera une grande victoire dans l'étude de la conscience. Le DRP est très probablement un système qui contrôle l'intensité du métabolisme dans les aires qui donnent naissance à la conscience. Quand l'activité métabolique est basse dans ces aires, nous avons la structure normale de la conscience. La structure de la conscience est aussi appelée "motif de pixélisation". Quand l'activité métabolique s'élève, notre conscience devient métastable et se disloque en une mosaïque d'événements informationnels sans relations les uns avec les autres. Pendant le temps de veille, le DRP maintient bas le métabolisme dans les aires du cerveau responsables de la conscience. Donc le DRP (et aussi l'atténuateur !) est un modulateur du métabolisme. Comprendre le fonctionnement du DRP c'est comprendre de nombreux états différents de conscience, depuis le type normal éveillé jusqu'aux types de conscience de rêve ou schizophrénique. Les fonctionnements du DRP et de l'atténuateur sont liés. Selon ces interrelations, vous obtenez différents états de conscience.

Il y a un autre système qui est fondamental pour comprendre les différents états de conscience. Il est appelé SBEM, Système de Blocage des Efférences Motrices. Le SBEM est un système neuronal qui bloque les efférences motrices pendant que le rêve a cours, mais qui ne fonctionne pas pendant les états schizophréniques, où il demeure inactif. C'est pourquoi les schizophrènes expriment leurs pensées de façon onirique pendant leur état de veille.

 

Les différents états de conscience sont produits par les interactions mutuelles de l'atténuateur, du DRP et du SBEM.

La façon dont le DRP, l'atténuateur et le SBEM fonctionnent de concert détermine différents états de conscience, selon les états d'activité ou d'inactivité de ces structures intégrées.

Par exemple, l'état normal éveillé de conscience est défini ainsi :
Atténuateur : actif
DRP : actif
SBEM : inactif

L'état normal de rêve sera donc :
Atténuateur : inactif
DRP : inactif
SBEM : actif

L'état de rêve conscient sera :
Atténuateur : inactif (conséquence : métabolisme accru dans les aires de mémoire)
DRP : actif (conséquence : métabolisme atténué dans nos aires de conscience)
SBEM : actif

L'état hallucinatoire schizophrénique sera :
Atténuateur : inactif
DRP : inactif
SBEM : inactif

L'état non-hallucinatoire schizophrénique sera :
Atténuateur : actif
DRP : inactif
SBEM : inactif

Les états hallucinatoires induits par drogues seront :
Atténuateur : + ou - inactif
DRP : actif
SBEM : inactif

Devenez fort en rêve conscient, car c'est la prochaine révolution humaine à venir, une révolution aussi importante que la découverte du feu ou de l'écriture !

 

Pourquoi le rêve existe-t-il ?

Rêver est une conséquence de l'existence de l'atténuateur ! Le raison d'être de l'atténuateur est de contrôler le métabolisme de la mémoire pendant l'état de veille de façon à bloquer les désatténuations et le rayonnement MHV. Comme l'atténuateur consomme différents neuromodulateurs, comme la sérotonine, pendant l'état de veille, il doit s'arrêter de fonctionner périodiquement pour refaire ses réserves. Donc pendant qu'il se recharge, le métabolisme du cerveau s'élève tout d'un coup et on se met à rêver. Les cycles complexes des alternances de rêve et de non-rêve au cours de la nuit peuvent aussi être interprétés dans ce cadre élémentaire.

 

Les Cartes oniriques.

Dans les rêves normaux nous pouvons de temps en temps revisiter des lieux oniriques précédemment rêvés. Ces lieux oniriques semblent être plutôt stables dans leurs structures. Par exemple, quand je visite des pays imaginaires, ils sont souvent dissemblables à leur contrepartie exoréelles, mais restent pourtant oniriquement stables. C'est comme si ma mémoire avait construit des cartes imaginaires spécifiques des lieux et qu'elle s'y conformait de rêve en rêve ! Si je suis dans un rêve relatif au Brésil, par exemple, ce Brésil onirique va la plupart du temps rester semblable à lui-même chaque fois que je reviens à lui. C'est comme si j'avais dans l'esprit toute une cartographie des lieux et des gens qui reste plutôt invariante. Cette cartographie onirique est ce que j'appelle les cartes oniriques.

 

Quel est le rôle du DMT dans le SNC ?

Les hallucinogènes sont des récepteurs agonistes de la 5-HT2A. Ce genre de récepteurs semble être impliqué dans le démarrage et l'arrêt des rêves (par l'activation de la dopamine) comme on peut le déduire par observation introspective. La caractéristique principale de la diméthyltriptamine (DMT), est sa brièveté d'effet qui fait immédiatement penser que la DMT doit avoir un rôle spécifique à jouer dans le SNC. La DMT endogène, ou les composites associés (5-Méo-DMT), sont parfaitement adaptés pour être des agonistes endogènes de la 5-HT2A adéquats et à l'action brève, qui est produite au départ et à la fin d'un phénomène onirique ou dans d'autres processus destinés à soutenir la forte activité métabolique constatée dans les phénomènes oniriques. Du fait de la sensibilité des récepteurs de la 5-HT2A à la régulation basse par les agonistes, l'action très courte de le DMT sur ces récepteurs semble donc conduire naturellement à l'hypothèse que la DMT joue un rôle dans les phénomènes oniriques. Mon idée est alors que la DMT est périodiquement produite ou utilisée pendant la phase paradoxale du sommeil. S'il en est ainsi, des anomalies de circulation de la DMT endogène pourraient aboutir à des hallucinations spontanées ou des épisodes semblables au rêve. Dans ce contexte, il serait particulièrement intéressant d'étudier les relations éventuelles entre la DMT et le diterpène salvinorine-A si le sommeil paradoxal est concerné.

 

Les MHVs sont comme des tunnels reliant des boîtes MCV !

Les MHVs sont les éléments de la mémoire. Ils relient différentes scènes oniriques que nous pouvons représenter par des "boîtes" MCV. Une boîte MCV est une portion continue de l'espace-temps de la mémoire. Les boîtes MCV sont visuellement représentées par des boîtes, ce qui explique leur nom ! Les boîtes MCV sont continuellement synthétisées par le cerveau qui rêve. Elles constituent les lieux de la réalité endogène dans lesquels la conscience onirique se produit. Chaque rêve peut être représenté (voir le diagramme) par une combinaison "d'étoiles" rayonnantes (les MHVs) reliées à différentes boîtes MCV. Le centre d'une étoile est une tranche d'un domaine MHV et le rayonnement représente les liens entre différentes tranches de domaines MHV. Dans une boîte MCV onirique, le temps est, strictement parlant, continu, la discontinuité étant introduite par les MHVs rayonnants. Chaque motif contenu dans un MCV peut faire partie d'un domaine MHV spécifique. Comme un MCV est une structure métastable, le rêveur peut noter dans son parcours d'une boîtes MCV de légères discontinuités telles que, par exemple, la transformation d'une rose en un cristal ou la transformation d'un poisson en une souris ! Dans une mémoire linéaire fabriquée par l'homme, le temps est enregistré séquentiellement, alors que dans un domaine MHV, le temps, d'une certaine façon, est rangé n'importe comment, parce que les tranches de MHV s'organisent selon des motifs homologues indépendamment des coordonnées de temps.

Par exemple, un champignon "A", enregistré en 1976, et un champignon extrêmement proche "B", enregistré en 1989, seront entremêlés, empilés, rangés, très proches, indépendamment de leurs coordonnées de temps respectives. Cela signifie que si le champignon "A" apparaît dans la conscience onirique, il peut très bien être suivi par le champignon "B". Ce qu'il est important de noter ici est que chacun de ces champignons fait parti d'un MCV plus grand enregistré à partir de l'exoréalité. Et donc si vous êtes en train de regarder le champignon "A" dans une scène onirique vous pouvez très bien être, en fait, en 1978 et quand ce champignon se connecte au champignon "B" votre conscience pourrait très bien sauter dans le MCV associé au champignon "B", et par cela vous sauteriez brusquement de 1976 à 1989 par le biais de ces champignons. Les MHVs ne sont pas toujours aussi simples que dans cet exemple.

Voici un autre exemple de saut MHV : dans un train, à Tokyo, je regarde la porte des passagers qui s'ouvre avec une certaine rapidité. Et puis tout d'un coup l'image d'un crabe ouvrant ses pinces à la même vitesse subjective que la porte se présente à ma conscience ! Ce qui relie l'image de la porte et celle du crabe c'est juste le fait de bouger avec la même vitesse... L'apparente complexité de nos pensées peut être réduite à des MHVs élémentaires qui relient différent MCVs. Au plus vous observez vos pensées, au plus vous devenez habiles à découvrir les liens qui connectent apparemment vos différentes pensées.

 

Continuité et discontinuité de la conscience.

La caractéristique principale du rêve et de l'état schizophrénique de la conscience c'est la discontinuité. Quand nous sommes éveillés la conscience est continue, et c'est la raison pour laquelle nous pouvons nous exprimer verbalement de façon "logique". D'un autre côté, la conscience du schizophrène ou du rêveur est faite alternativement de parties continues et discontinues. La nature de ces discontinuités provient de la façon dont est organisée et structurée la mémoire. Les mémoires biologiques ne sont pas des mémoires séquentielles. Elles stockent l'information à la fois de façon continue et discontinue. La discontinuité vient du fait que la mémoire classe l'information par motifs. En fait, le cerveau n'a rien à voir avec l'analogie de l'ordinateur, parce que le cerveau est vraiment un analyseur de motifs et non pas un analyseur séquentiel comme l'ordinateur. Les ordinateurs ne deviendront intelligents que quand ils marcheront comme des analyseurs artificiels de motifs. Tant qu'ils marcheront séquentiellement, ils continueront à être des imbéciles complets ! En fait, en tant que scientifique, je suis étonné de voir à quel point les ordinateurs sont stupides. Une autre raison à leur manque de toute intelligence est qu'ils ne peuvent pas faire d'erreur, alors que les erreurs sont à l'origine de l'intelligence. Les mémoires intersectionnelles, d'autre part, sont très souples.

Notre mémoire, donc, enregistre l'information selon des motifs. Par exemple, les objets sphériques seront stockés dans une même zone de mémoire, les objets triangulaires seront stockés dans leur propre zone de mémoire, etc. La mémoire enregistre aussi l'information de façon continue. Cette forme de stockage de l'information est appelée mémoire MCV, pour "mémoire à Motifs Continûment Variants". En fait, l'analyse semble suggérer que la mémoire MCV ne serait qu'une illusion et une expression de mémoires MHV dans lesquelles tous les motifs stockés s'écoulent dans la même direction de temps. Donc à chaque tranche de MHV on peut assigner des coordonnées de temps, et quand un ensemble de tranches de MHV ont des coordonnées de temps similaires elles produisent de la continuité et l'illusion de la mémoire MCV. Tout ceci a constitué pour moi de fascinantes sources d'inspiration et de recherches de 1976 à 1989 ! C'est la première fois que j'ai partagé une partie de mon savoir avec beaucoup de gens.

Une zone qui stocke des motifs homologues est appelée domaine d'homologie motifielle. Par exemple, Toutes les têtes de tous les gens que nous avons vus dans notre vie sont stockées dans un domaine d'homologie commun qu'on peut appeler, par commodité, le "domaine des motifs de tête" : un MHV de têtes ! Toutes ces têtes enregistrées constituent un MHV de têtes, tandis qu'une tête est une tranche, une section de MHV, comme nous avons déjà vu. C'est important de garder ceci à l'esprit. Mais une tête par elle-même peut aussi se subdiviser en de nombreux MHVs plus "élémentaires" : et donc une tranche de MHV de têtes, par exemple, contient en elle-même d'autres tranches faites de nombreux MHVs qui interagissent mutuellement. Si on prend une tête, (c'est-à-dire une tranche d'un MHV de têtes), et qu'on introduit de la continuité en faisant tourner cette tête donnée dans l'espace-temps imaginaire de la mémoire, on obtient un MCV particulier. Une tranche de MHV en mouvement engendre dans le temps les MCVs potentiels contenus dans sa structure, et y rayonne. C'est comme les fractales.

Dans la conscience d'une personne normale, Ces domaines sont toujours dans un état métabolique faible. Donc, les motifs enregistrés dans ces domaines ne rayonnent pas à l'extérieur. Les motifs métaboliquement inactifs, donc, n'entrent pas dans la conscience, ce qui fait que la conscience a un certain degré de continuité. Si l'état métabolique de ces domaines augmente, ces domaines commencent à rayonner dans toutes les directions de la mémoire, introduisant alors de la discontinuité, car la conscience commencera à fluctuer selon les homologies de motif. Ceci peut être très bien observé avec les cannabinoïdes psychotropes, car les cannabinoïdes, spécifiquement, font augmenter le métabolisme des domaines d'homologie motifielle, et donc engendrent des pensées discontinues typiques des intoxiqués aux cannabinoïdes. Ceci, en fait, est le commencement de la folie, car la pure folie sera caractérisée par un degré encore plus grand d'activité métabolique dans ces domaines. Les pensées d'un schizophrène seront donc essentiellement discontinues, et cette discontinuité les jettera naturellement dans un état de confusion totale, car leur conscience deviendra illusionnée. Le Dr psychiatre français Josèph Moreau de Tours semble avoir bien compris ce phénomène dont il parle dans son livre "Du Haschich et de l'Aliénation mentale", publié en 1845 - un des plus grands livres jamais écrits sur le psychisme.

 

La conscience illusionnée : vers une compréhension de la conscience.

Quand la conscience est illusionnée, vous ne pouvez plus reconnaître ce que vous percevez de l'exoréalité. Pour être correctement conscient d'un motif exogène, ce motif spécifique doit être comparé à sa contrepartie endogène stockée en mémoire. S'il est par erreur comparé à un motif différent, la conscience est alors illusionnée : on n'est plus en adéquation avec la réalité externe (exogène). C'est l'essence de la folie et des rêves, où nous sommes conscient de choses qui n'ont jamais existé dans l'exoréalité, comme les faux souvenirs, etc. Les faux souvenirs engendrés dans les rêves sont faussement interprétés par les non-scientifiques comme des "souvenirs" de "vies antérieures" ! Quand vous avez la possibilité d'expérimenter par vous-même l'état illusionné, en première main donc, alors vous êtes à même de comprendre pourquoi les gens peuvent être convaincus de "l'existence" réelle d'événements non réels.

Quand les domaines de motifs homologues sont très actifs métaboliquement, la reconnaissance correcte des motifs exogènes est perturbée et la conscience se "fragmente", parce qu'en fait elle rayonne vers différents motifs homologues enregistrés. Donc, la schizophrénie est un état d'hypermnésie. Il y a une limite à la quantité de motifs homologues dont on peut se souvenir par unité de temps. Quand cette limite est atteinte, on devient fou, ou bien alors on commence à rêver ! Cette limite est appelée le seuil d'illusion. Cela signifie qu'aucune drogue ne pourra jamais être inventée qui puisse intensifier indéfiniment nos souvenirs, car le souvenir illimité engendre simplement le rayonnement de la conscience, ce qui correspond à la confusion ! Les cannabinoïdes sont des augmentateurs de mémoire, mais sous leur influence, on se souvient de tellement de choses que tout simplement on les oublie presque aussi vite qu'on se les rappelle !!! Pour un observateur extérieur, cela ressemble à de l'amnésie, mais c'est vraiment de l'hypermnésie. Cette limite physiologique au souvenir conscient correct nous rappelle un peu le problème d'incertitude découvert par Heisenberg. D'autre part, les individus créatifs, par le fait de penser à certaines idées de façon consciente et presque obsessionnelle, augmente l'état métabolique des zones où leurs idées sont stockées (ce sont des MHVs hyper-complexes), engendrant un phénomène d'interaction/synthèse dans les domaines d'homologie motifielle. Cette interaction/synthèse est à l'origine de la créativité. Donc, les individus créatifs apprennent à augmenter l'activité métabolique de MHVs hypercomplexes. L'interaction/synthèse est un phénomène qui progresse constamment dans les domaines MHV. Ce processus continu engendre de l'ordre.

Voici un exemple simple d'interaction/synthèse. Prenons un MHV de champignons. Maintenant, prenons deux sections (deux tranches) dans ce MHV, c'est-à-dire 2 champignons particuliers. Il est très important de noter ici que, très probablement, ces champignons n'ont pas été enregistrés au même moment. Peut-être que l'un a été stocké en septembre 1979 et l'autre en octobre 1991. Ces 2 champignons peuvent interagir informationnellement et donc produire un champignon nouveau et hybride qui n'a jamais été observé dans l'exoréalité. Ce nouveau champignon va immédiatement être stocké dans le MHV des champignons. Ce qu'il est important de réaliser, c'est que le processus d'hybridation est à l'origine de l'Imaginaire. Sans interaction/synthèse dans les MHVs, les hommes n'auraient jamais rien imaginé de différent de ce qu'ils perçoivent dans l'exoréalité. Les mythes, les religions, toutes ces choses ont vu le jour à cause de l'interaction/synthèse dans les domaines MHV.

Donc, les mémoires biologiques ou artificielles fonctionnant par stockage MHV inévitablement donnent naissance à un Imaginaire. Mais ce qui est le plus important de savoir dans notre exemple, c'est que le nouveau champignon hybride est aussi temporellement hybride.

Appelons nos deux premiers champignons A et B et le premier hybride C. Maintenant que nous avons A, B et C, rien n'empêche l'interaction/synthèse de procéder par exemple à la fusion de A et de C pour donner D, et à la fusion de B et de C pour donner E. Et ceci peut continuer indéfiniment : D pourrait interagir avec A et donner F, et ainsi de suite. Donc un MHV devient de plus en plus complexe, de plus en plus ordonné et structuré à mesure que le temps passe. Ceci est très important pour comprendre la créativité. Tous ces hybrides sont des hybrides spatiaux et des hybrides temporels, et c'est pourquoi la conscience semble si libre en passant à travers tous ces "trous", reliant différents objets informationnels par saut de nombreux MHV. La conscience elle-même peut devenir hybride et engendrer des pensées bizarres dans les rêves ou dans la folie. J'ai en tête un exemple, l'observation en rêve de petits têtards que j'ai interprétés, dans ma conscience, comme des pousses de bambou !

Une tel état de conscience peut être raisonnablement décrit par un phénomène de reconnaissance modale partielle et d'absence de transfert informationnel. Dans le rêve ci-dessus, j'ai fait un modèle qui décrit comment les têtards visuellement perçus peuvent être consciemment interprétés comme des pousses de bambou. Le modèle prédit aussi le cas opposé, par exemple, dans lequel des pousses de bambou visuellement observées peuvent être évaluées par la conscience comme des têtards ! Cela m'a pris environs un an de cogitations pour parvenir à ce modèle.

 

Le "déjà vu" est le plus bas niveau de l'illusion.

Le phénomène de déjà vu est le meilleur exemple de phénomène d'illusion dont tout le monde a pu faire l'expérience. Le déjà vu et les illusions cannabiniques sont identiques, excepté pour l'intensité et la durée. Dans le déjà vu, le cerveau superpose deux motifs homologues complexes ou plus, qui sont donc vécus simultanément. Ceci établit un lien perceptif entre deux zones différentes du continuum de temps stocké de la mémoire. Le déjà vu et les illusions plus intenses sont philosophiquement et scientifiquement des phénomènes excessivement importants parce qu'ils démontrent que la conscience apparaît quand des motifs homologues sont superposés et donc comparés. Ce n'est pas le contenu informationnel des ces motifs qui fait apparaître la conscience mais seulement le processus de comparaison en lui-même. C'est une découverte majeure que j'ai faite en ... 1979 ! Elle explique quantité de choses sur la nature de la conscience et de la Réalité.

Donc ce qui arrive en premier dans un SNC où se produit le phénomène nommé "conscience", c'est un processus de superposition de motifs homologues. C'est pourquoi il peut nous arriver facilement d'avoir "pleine conscience" d'événements non-exogènes pendant le rêve ou quand nous sommes fous (dérepixélisés, comme je dis aussi !). L'illusion est un phénomène extraordinaire qui donne la possibilité d'être conscient de n'importe quel événement non-exogènement réel ! C'est ainsi que beaucoup de scientifiques, étudiant les drogues "psychédéliques", sont tombés dans ce piège, au point de croire à la nature exoréelle de leurs illusions... Ceci est compréhensible. Les scientifiques ne sont que des humains et il faut une forte puissance analytique pour ne pas tomber dans le piège de l'illusion, car les illusions sont tellement agréables et confortables à croire, tout spécialement pour les scientifiques ! D'autres illusions, dont tout le monde peut faire l'expérience, sont les illusions visuelles basées sur des dessins artistiques. Elles obéissent à la même règle que toutes les illusions : la superposition de motifs homologues. Les cannabinoïdes peuvent induire de très agréables illusions car ils nous laissent généralement en dessous du seuil d'illusion. En étudiant une de ces illusions cannabiniques, j'ai découvert que la conscience est tout d'abord un phénomène de comparaison de motifs homologues. Dans le cas en question, j'étais en train de marcher sous des échafaudages dans la ville de Genève où j'habitais, quand subitement je fus saisi par une splendide illusion, alors que je m'engageais sous ces échafaudages. Je fus transporté dans une situation similaire que j'avais vécue à Bângkoc, en terre de Siam ! Je pouvais ressentir les choses exactement comme quand j'étais sous les échafaudages homologues de Bângkoc, "entendant" les Thailleterrois [= Thaïlandais - N.d.T.] parler et rire, imaginant la chaleur, la rivière proche, etc., exactement comme si j'étais juste en train de revivre la situation. Aurais-je oublié l'idée que j'étais à Genève et non pas à Bângkoc que je serais apparu, à un observateur extérieur innocent, exactement comme un schizophrène apparaît à son environnement médical pareillement ignorant...

 

Quand une femme nue se transforme en banane...
Quand un Poisson Bleu se transforme en une souris bleue...
Et quand tout ceci fait s'amorcer une Révolution neuroscientifique silencieuse !

Le concept de MHV semble avoir été découvert clairement par moi-même aux environs de 1987, pendant que j'étais au Japon, et alors que je me réveillais avec une image désatténuée d'une belle femme japonaise nue se présentant à mes yeux, juste après un rêve. Une cuillère informationnelle flottait au dessus de sa tête, et un homme était fermement agrippé à ses fesses sensuelles (Je suppose que la cuillère était là parce que, dans mon Inconscient maintenant Conscient, faire l'amour est souvent associé au fait de manger des gourmandises, comme un flan à la crème. Je veux dire que l'image d'un pénis dans un vagin évoque souvent, dans ma conscience, une image où on mange une sorte de flanc à la crème ! En fait, dans bien des cultures différentes, faire l'amour est associé à la prise de nourriture dans l'esprit des hommes)... Ensuite l'image de l'homme disparut et je vis les fesses de la femme s'ouvrir (comme montré sur le dessin) ! A l'intérieur de chaque fesse je pouvais voir une... fermeture éclair (le lecteur anglophone doit être au courant du fait que le mot "fesses", en français, est extrêmement excitant à prononcer et à entendre comme mot sensuellement attractif !). Ensuite, les deux fermetures commencèrent à s'ouvrir, divisant chaque fesse en deux demi-fesses. Puis soudain les 4 demi-fesses bougèrent et s'assemblèrent, et tout d'un coup cela fut remplacé par une banane avec 4 pelures ouvertes. En faisant cette observation, j'ai fait mon premier constat indiscutable de saut MHV, et je fus ravi ! Ce fut une découverte impressionnante.

Ce qui est amusant c'est que j'ai fait cette observation en dormant dans la maison d'un prêtre catholique, à Mousashi-Kosougi, près de Tokyô !!! S'il avait su ce que j'avais en tête... il aurait bien pu me "kétobasser" en dehors de chez lui ("kétobasu" veut dire, en japonais, jeter dehors, et c'est un mot très amusant pour des oreilles de japonais !) ! Mon travail sur le psychisme a toujours été beaucoup mêlé à des histoires d'amour avec des "femmes asiatiques", et je suis heureux que ma découverte des MHVs se soit révélée d'une aussi belle façon : les fesses d'une japonaise !... Ouh là-là. Une découverte scientifique grâce à des fesses ! Je souhaite que cela ne disparaisse jamais des livres dans le futur !!! Les fesses ont toujours été un de mes délices favoris de l'anatomie des femmes. Les hommes ont abouti à quantité de choses dans l'histoire au nom des fesses ! Ceci n'est jamais assez bien mis en relief. Qui est-ce qui sait, par exemple, que l'une des plus grandes victoires de l'Empire Britannique a eu lieu grâce à une femme ? C'est pour une femme que Pitt réussit à détruire la Nouvelle-France et l'Amérique Française !!! Chaque victoire qu'il remportait contre les Français, il la rapportait à sa femme en terme d'amour... comme de merveilleux cadeaux pour elle, de manière à lui montrer qu'il était un vrai macho, quelqu'un qui doit être admiré et respecté ! Malheureusement, tout cela s'est fait au prix du sang, des invasions, des meurtres, et des usurpations !



Comme je le disais, les fesses des femmes sont essentielles dans l'Histoire de l'humanité ! Au moins, dans mon cas personnel, le résultat final de mon admiration pour les belles "fesses" s'est fait sans aucun coût du tout : c'était pacifique et ce sera utile à toute l'humanité ! Une autre observation, qui me laissa perplexe pendant peut-être deux ans avant d'en trouver la solution, est une observation que je fis en rêve (Hobson l'a faite à Harvard, où il y a des fesses aussi...). Dans ce rêve conscient, j'étais devant une table et sur cette table il y avait un poisson bleu. J'ai soupesé le poisson dans ma main droite et quand j'ai ouvert la main le poisson s'était transformé en... une souris bleue, avec des yeux de poisson globuleux. J'étais extrêmement perplexe sur le lien que ces deux formes aussi dissemblables pouvaient avoir, car j'étais convaincu qu'il devait y avoir un lien logique sous-jacent entre ces objets informationnels. Penser avec obsession à cela ne fit que me donner le mal de tête, pendant que j'essayais de trouver des modèles théoriques pour expliquer ces transformations. Et un jour, alors que je traversais un marché à Bângkoc, en terre de Siam, avec mon grand amour Patanîe Pongpatchamnânouète, je commençai a avoir un accès de créativité ! En regardant tous les fruits qui étaient autour de moi, je me mis à les imaginer en train de rayonner, d'étinceler avec des MHVs. C'était très beau. Soudain, j'ai vu dans ma tête l'image tridimensionnelle d'un poisson et d'une souris qui tournaient en s'interpénétrant au cours de la rotation. Puis le poisson s'est figé, et ici j'ai pu voir clairement une intersection commune entre la forme du poisson et la forme de la souris (voir dessin) ! Enfin j'avais trouvé la connexion sous-jacente que je cherchais, qui bien sûr était un MHV particulier contenu dans les formes du poisson et de la souris, comme vous pouvez voir sur l'illustration. Ce fut un grand jour, mais très vite mon attention revint à ma Patanîe chérie qui me rappelait certains fruits du marché appelés "mancoûtes". L'amour de Patanîe était essentiel dans mon travail et ma créativité, et l'amour y fut très souvent complètement mêlé. Et c'est pour toi, notamment, ma Patanîe chérie, que j'écris ces lignes. C'est mon cadeau, car toutes les femmes aiment être fières de leur Amant! Je ne veux pas que l'Histoire oublie à quel point tu as été mon inspiration, comme Hiroé, Kazoué avant, Miyouqui. Je veux que l'on se rende compte que la créativité est intimement liée à la joie... et à l'absence de toute militarisation hiérarchique de la Science, qui n'est que la fille naturelle de la Philosophie : la Philosophie Naturelle.

 

Récepteurs cannabiniques, anandamide, illusion et schizophrénie.

L'illusion est le phénomène de base qui est en jeu dans la schizophrénie. La Delta 9-THC est le composant illusiogène principal du cannabis et c'est un agoniste des récepteurs cannabiniques centraux. C'est dire que les récepteurs cannabiniques peuvent jouer un rôle central dans l'induction de la schizophrénie. Le ligand [??] des récepteurs cannabiniques, l'anandamide, est aussi un agoniste de ces récepteurs. De plus, récemment, on a trouvé que l'anandamide et la Delta 9-THC font baisser la neurotransmission glutaminique par un mécanisme présynaptique. Il est concevable que cela puisse donner naissance au même phénomène qu'avec les agonistes des récepteurs au NMDA typiques, comme la kétamine et la phénicyclidine, notamment les hallucinations et particulièrement les illusions. L'action de l'anandamide sur le glutamate semble être un phénomène sous-jacent idéal qui peut engendrer des illusions telles que celles observées avec les cannabinoïdes et les agonistes au NMDA. La neurotransmission anandamidique pourrait être perturbée chez les schizophrènes, particulièrement dans l'hippocampe qui est le lien entre la mémoire réelle et son transfert vers l'exoréalité. En fait, comme l'illusion est concernée, la perturbation anandamidique pourrait être la cause principale et première de la schizophrénie. Une fonction anandamidique accrue pourrait faire décroître la neurotransmission glutaminique vers les récepteurs au NMDA, qui, en retour, ferait s'élever l'activité métabolique par stimulation dopaminergique. La stimulation dopaminergique serait alors le résultat final du dysfonctionnement anandamidique, conduisant à la fois aux hallucinations et aux illusions par activation métabolique des zones de mémoire.

 

La Créativité est un processus d'auto-organisation informationnelle spontanée.

La mémoire est une structure informationnelle auto-organisatrice, c'est-à-dire une structure qui s'organise elle-même. Cela signifie que le contenu de la mémoire se réordonne spontanément pour faire des structures informationnelles plus complexes. Cela se fait par un phénomène continuel d'interaction/synthèse comme je l'ai décrit, qui se produit dans les domaines d'homologie motifielle, qui, progressivement, complexifie l'information stockée dans les mémoires biologiques. C'est la véritable essence de la créativité, où des idées nouvelles apparaissent brusquement, visuellement, quand elles sont suffisamment auto-organinées. Les mémoires biologiques créent continuellement de l'ordre, par interaction/synthèse dans les domaines d'homologie motifielle. Un niveau ou un ordre donné procède d'un ordre plus élevé, et ainsi de suite. Les cannabinoïdes peuvent stimuler ce phénomène naturel par augmentation du métabolisme dans les zones de mémoire. Cela ne veut pas dire que tout le monde peut devenir créatif avec les cannabinoïdes, parce que, pour être créatif, vous devez étudier et accumuler de grandes quantités de données conflictuelles dans votre mémoire, et vous devez être capable d'observer visuellement la progression de votre mémoire dans sa création d'ordre de plus en plus grand. De plus, comme nous l'avons vu, l'hypermnésie provoquée par les cannabinoïdes conduit en fait à une amnésie : les idées sont oubliées presque aussi vite qu'elles viennent à l'esprit, parce que la conscience, sous cannabinoïdes, rayonne vers une multitude de domaines de motifs homologues (ces nouvelles idées sont visuelles par nature et on peut apprendre à voir ses propres pensées s'auto-organiser) ! Pour ma part, j'ai appris à raisonner non seulement de façon analytique, mais aussi de façon non-séquentielle, par un système visuel, qui toujours donne des solutions sous forme d'image pour un problème particulier que j'essaie de résoudre. Le système visuel résout les problèmes par approximations.

 

L'essence de la créativité : la conscience rayonnante.

La créativité est comme la colique : elle arrive par épisodes fulgurants, puis s'en va. Votre esprit commence à entrer en état de créativité seulement après une longue période "d'incubation" des idées, par le fait de penser à elles encore et encore, d'une manière obsessionnelle. Cette incubation est le résultat de deux choses :

  1. L'accumulation continuelle de nouvelles informations,
  2. La pensée obsessionnelle d'un problème que vous voulez résoudre.

L'apparition d'un épisode créatif est typiquement abrupt et débute souvent le matin juste après la sortie d'un rêve dans lequel vous avez découvert tout à coup tout un ensemble de réponses complètes ou partielles au problème qui vous préoccupe ! Ces réponses sont typiquement sous forme d'objets informationnels visuels statiques ou en mouvement, qui décrivent l'information que vous recherchez. Vous sentez que votre esprit est très actif, un peu comme sous stimulation dopaminergique. Mais en fait, cet état ressemble plus à ces deux autres états de conscience :

  1. L'état de conscience produit par les cannabinoïdes,
  2. l'état de conscience produit par arrêt brutal des benzodiazépines.

En fait le second état est très réminiscent du premier mais plus léger en intensité et non répétitif (pas de phénomène d'écho). La créativité toujours vient et s'en va parce qu'elle implique une activité métabolique supérieure à la normale dans certaines de vos zones de mémoire, ces zones activées par vos obsessions scientifiques ou philosophiques ! Un épisode typique dure un jour ou quelques jours, pas plus. Votre perception de la réalité est modifiée parce que votre conscience est dans un état de rayonnement, cela voulant dire que vous devenez attentif à des quantités de MHVs simplement en regardant des objets exogènes. Soudainement toute chose devient "signifiante" parce que vos pensées rayonnent au travers des MHVs. Regarder un paederia scandens [plante-chou, famille des rubiacées - N.d.T.] grimpant autour d'un tige de bois peut tout à coup juste signifier quelque chose pour vous, jusqu'à ce que vous trouviez, quelques minutes plus tard, que le motif de base de cette plante grimpante était identique au motif du virus de la mosaïque du tabac ! Cette homologie de motif est à la base de cette sensation de "signifiance". Quand vos pensées rayonnent au travers des MHVs, tout devient un peu magique parce que vous pouvez presque voir les formes et les motifs partout où se tourne votre regard ! les figures des gens deviennent très intéressantes, comme sous haschisch, car regarder une figure fait que vos pensées rayonnent dans les motifs de figures homologues. Le monde tout entier autour de vous devient comme un cristal vivant car toutes les formes tendent à devenir fluides par sauts MHV. Partout il y a des "connexions", des liens sous forme de MHVs. L'air autour de vous vous semble vaporeux, éthéré, et tout ce que vous pouvez imaginer apparaît avec clarté sous vos yeux d'une façon légèrement désatténuée. Le monde exogène semble atteindre à l'extraordinaireté trouvée seulement dans l'endoréalité. Tout devient intéressant à regarder parce que votre conscience peut "voyager" parmi ces motifs homologues mémorisés associés en temps réel à votre perception.

Cet état est très semblable à l'état de conscience induit par la combinaison d'un cannabinoïde et d'une benzodiazépine. Il est complètement différent de l'état de conscience induit par l'hallucinogène sérotoninergique de référence, la psilocine. Par exemple, en ce qui me concerne, je n'ai jamais senti aucune illusion avec la psilocine. Le vieux proverbe disant que le génie et la folie sont très proches est une bonne illustration de la proximité de l'état de conscience induit par les cannabinoïdes et de ce que l'on ressent dans les épisodes de créativité naturelle ! Comme je l'ai déjà dis plus haut, tout est une question d'activité métabolique. Si vous augmentez le métabolisme MHV, vous commencez à être potentiellement créatifs et plus conscient, plus attentifs à plein de choses, parce que vous pouvez détecter toutes les homologies de motif entre vos pensées et les objets extérieurs. Mais tout ceci a un coût ! La perception du temps est altérée et la lucidité est bonne seulement pendant de courts instants. Sur des intervalles plus longs ça peut conduire à la confusion.

Les cannabinoïdes semblent accroître le métabolisme des zones de mémoire jusqu'à la lisière de la folie, tandis que les agonistes récepteurs au NMDA semble accroître ce métabolisme à des niveaux encore plus hauts, jetant la conscience du sujet dans des illusions époustouflantes ! J'ai été témoin, dans ma vie, d'une personne allant au delà du seuil d'illusion avec les cannabinoïdes... c'était une japonaise, et elle a semblé être réellement en état schizophrénique pendant 30 minutes. Les schizophrènes semblent être particulièrement sensibles aux effets des cannabinoïdes. De toutes façon il est clair pour moi que la créativité et la folie sont très proches ! L'individu créatif trouve le moyen de temps en temps d'approcher de très près le seuil d'illusion, alors que le malade dépasse ce seuil au point de ne pas pouvoir revenir ! Capito ?

 

Quand deux formes d'amnésie induites par des drogues s'annulent mutuellement...

Ceci explique pourquoi la combinaison des benzodiazépines et des cannabinoïdes (deux molécules induisant "l'amnésie") peut conduire à la suppression de leurs effets de bord sur la mémoire, car les benzodiazépines abaissent le métabolisme, et donc elles diminuent le rayonnement de la conscience. En ajustant les doses d'une benzodiazépine (comme le clonazépam, par exemple) et d'un cannabinoïde, vous pouvez améliorer votre capacité à vous souvenir sans tomber dans la pseudo-amnésie, et faire d'intéressantes découvertes scientifiques ou philosophiques.

L'observation introspective avec les cannabinoïdes donne une bonne compréhension de l'état d'esprit du rêve ou de la schizophrénie, car les cannabinoïdes sont en premier lieu des molécules illusiogènes. On n'obtient pas les mêmes visions avec les hallucinogènes, car les hallucinations et les illusions sont des phénomènes complètement différents. Une illusion est un état dans lequel un motif exogène n'est pas correctement identifié, alors qu'une hallucination est un état dans lequel on perçoit quelque chose qui existe seulement dans la mémoire. Dans une hallucination, la mémoire ajoute quelque chose à la réalité exogène perçue, tandis que dans l'illusion, la mémoire identifie faussement un motif exogène.

L'illusion est fondamentale pour comprendre les états de conscience oniriques et schizophréniques. Les seuls illusiogènes bien connus ont été jusqu'à présent les cannabinoïdes psychotropes. Pourtant les antagonistes récepteurs au NMDA aussi sont clairement des illusiogènes, et même plus illusiogènes que les cannabinoïdes, parce qu'ils font plonger directement de l'état normal de conscience éveillée à un profond état d'illusion. La salvinorine, une molécule diterpène illusiogène venant de Salvia Divinorum [sauge divinatoire - N.d.T.], pourrait aussi être illusiogène, mais je n'ai pas encore testé cette molécule. Les cannabinoïdes ont de nombreuses propriétés différentes des hallucinogènes. Par exemple, ils dérèglent la vitesse de désatténuation. Sous cannabinoïdes, cette vitesse est abaissée, et le phénomène produit la fameuse "dilatation du temps". Sous cannabinoïdes, de petites séquences de perception du temps sont continuellement réitérées et se superposent en temps réel à la perception courante.

La perception du temps est fortement modulée par la sérotonine. Par exemple, les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine, comme la fluvoxamine ou la zimélidine, suppriment la perception du temps, car les pensées décroissent dans la conscience. Le nombre de pensées spontanées par unité de temps est essentiel dans notre perception subjective de l'écoulement du temps. Quand il y a peu de pensées par unité de temps, l'écoulement du temps semble ralenti. Au contraire, quand il y a beaucoup de pensées par unité de temps, l'écoulement du temps semble augmenter. Donc, les cannabinoïdes et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine agissent de façon opposée dans la perception du temps. La psilocine est aussi extrêmement intéressante parce qu'elle semble délocaliser la conscience. Avec la psilocine, par exemple, vous pouvez simultanément focaliser votre attention sur différentes choses qui se déroulent simultanément, et suivre chacune de ces choses individuellement ! Pour comprendre ce phénomène, il faut revenir à la base de l'organisation de la mémoire : les MHVs.

 

L'endoréalité est comme un corail !

Dans l'exoréalité, nous n'exprimons qu'une seule et même personne : nous-mêmes. Dans l'endoréalité, cependant, nous partageons un espace-temps imaginaire en commun avec les autres personnages qui sont des représentations mémorisées de ce que nous savons d'eux. En fait, ces représentations mémorisées des autres sont en adéquation complète avec ces autres tels qu'ils sont perçus quand on est éveillé. Si je rencontre un ami dans l'endoréalité, cet ami est en fait totalement similaire à son image dans l'exoréalité, aussi longtemps que je n'interfère pas avec son comportement... Ainsi, notre réalité est uniquement faite de représentations. C'est pourquoi l'exoréalité peut être considérée comme du rêve, au même titre que l'endoréalité peut être considérée comme semblable à l'exoréalité. Ainsi l'exoréalité et l'endoréalité sont un peu comme deux miroirs qui se reflètent constamment l'un l'autre. Si vous rompez ce lien mutuel, vous n'étudiez plus du tout la réalité mais seulement un fragment de la réalité...

C'est la raison pour laquelle gens déconnectés de leur endoréalité sont en fait situés dans un fragment de la réalité, et non pas dans la réalité toute entière. Et donc les gens qui analysent la conscience alors qu'ils ne sont pas conscient de leur endoréalité, sont dans l'erreur. Ils sont accaparés par des préoccupations semblables au rêve mais pas par la réalité elle-même...

Notre mémoire est donc similaire à un corail où des myriades de polypes habitent le même domaine. Chaque personnage endoréel, y compris nous-mêmes, peut être comparé à un polype habitant cet espace : la mémoire. Dans notre endoréalité, donc, beaucoup de gens vivent ensemble dans un même espace-temps imaginaire (virtuel). Mais pour surgir dans cet espace-temps, les zones de mémoires contenant ces personnages doivent bien sûr devenir métaboliquement actives. Normalement, nous sommes "nous-mêmes", durant le temps d'éveil, seulement parce que les zones de mémoire responsables de la génération de notre moi sont actives. Si d'autres zones mémoires deviennent actives, on obtient le phénomène de personnalités "multiples" ! Quand on rêve, seulement un très petit pourcentage de la mémoire est hautement actif métaboliquement. Si tout était actif, rêver ne refléterait pas l'exoréalité mais serait un espace de totale confusion ! C'est ce qui semble arriver dans l'esprit de ceux qui ont vécu une expérience mystique ineffable, où leur conscience, apparemment, rayonne dans une multitude de motifs homologues simultanément, donnant au mystique ce sentiment qu'il peut comprendre "tout" en même temps.

La découverte que la mémoire est comme un corail est une grande chose parce que vous découvrez, en fait, que vous n'êtes jamais "seul" ! La solitude est seulement une illusion, et la cause en est votre inaptitude à contacter ces autres personnages enregistrés dans le corail de votre mémoire... Dès que vous pouvez établir un contact avec ces autres personnages, quantité de problèmes inhérents à l'exoréalité peuvent être résolus, comme par exemple, la perte exoréelle d'êtres chers. Si une personne aimée meurt dans l'exoréalité, elle meurt, en premier lieu, pour elle-même, mais continue à vivre dans toutes les endoréalités des gens qui ont enregistré sa représentation informationnelle... Il faut se souvenir que nos réalités sont faites seulement de représentations apparentées à des objets informationnels oniriques. Et donc, à la base, ils ne sont pas réels (!) parce qu'une représentation ne peut jamais reproduire exactement son objet. La distorsion entre la représentation et son objet est même tellement grande que la représentation peut être considérée comme du rêve, comme onirico-mimétique.

Si je suis amoureux d'Hiroé, par exemple, dans l'exoréalité (mon amour exoréel japonais), je suis en fait amoureux d'une représentation d'Hiroé qui n'est pas du tout l'Hiroé complète et objective... Je suis donc amoureux d'une image tridimensionnelle complexe d'un rêve... Mon Hiroé dans l'exoréalité et dans mon endoréalité sont identiques pour moi, donc rencontrer Hiroé dans l'exoréalité et dans l'endoréalité n'est pas très différent (pour autant que je n'interfère pas avec sa volonté onirique) !

 

La conscience sérotoninergique et la perception du temps.

La perception du temps dépend beaucoup de la sérotonine. Une grande activité sérotoninergique (qui n'augmente pas la fonction dopaminergique ni le métabolisme général) conduit à un affaiblissement de la perception du temps. La perception du temps peut même disparaître et être remplacée par une sensation "d'éternel présent". Ceci est dû au fait que la sérotonine augmente l'atténuation. Quand l'atténuation est forte, il n'est plus possible de sentir l'écoulement du temps car il n'y a presque plus d'objets informationnels dans la conscience ! La conscience devient donc détachée et contemplative. Sous fluvoxamine et zimélidine (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine), la perception du temps peut cesser : les heures, les mois ou la durée d'un trajet en avion sembles tous pareils ! L'écoulement du temps n'est à nouveau ressenti qu'après l'arrêt de la prise de ces molécules. Sous zimélidine, par exemple, on peut très facilement, disons, rester assis devant un mur pendant des heures sans s'ennuyer, car on ne sent pas le temps s'écouler ! Pour un observateur exogène on peut sembler profondément "réfléchi" ou "pensif", précisément quand il y a absence d'idée dans l'esprit ! C'est très amusant du point de vue philosophique.

Un chat sous 200 mg de fluvoxamine restera assis dans n'importe quelle position où vous l'aurez mis (par exemple, les pattes derrière la tête !), parce que lui aussi n'a plus d'idée dans la tête. N'ayant plus d'idée, il "oublie", dans cet exemple, que vous avez placé ses pattes derrière sa tête, et va rester comme ça dans une sorte de cataplexie sérotoninergique ! Très amusant à regarder, pour les autres... Un de mes amis, avec qui j'avais plaisanté sur mon chat sous fluvoxamine (il ne savait rien à propos de ça), avait dit : "Eh bé ? je n'ai jamais vu un chat comme ça !" Il pensait que mon chat était le chat le plus bizarre du monde, à rester avec les pattes derrière la tête !! Tout ce qui perturbe la sérotonine peut mener à des altérations de l'écoulement subjectif du temps. Par exemple, si la vitesse d'atténuation diminue, comme sous cannabinoïdes, le temps semble s'allonger beaucoup car un grand nombre d'objets informationnels remplissent la conscience ! Sous cannabinoïdes il semble qu'il y ait des perturbations concomitantes dans la sérotonine et dans la GABA neurotransmission. Comment ces deux neurotransmetteurs sont-ils exactement reliés, je ne le sais toujours pas. En fait, la distorsion sous cannabinoïdes peut être modulée, dans une certaine mesure, par les récepteurs de la benzodiazépine. Le clonazépam est très efficace, en l'occurrence.

Comme je ne suis pas physicien, je ne sais pas vraiment ce qu'est le temps exoréel (je me demande aussi si les physiciens eux-mêmes en savent vraiment quelque chose !) mais je sais avec certitude que le temps endoréel dépend de la quantité d'objets informationnels qui traversent la conscience par unité arbitraire de temps exoréel !!! Au plus la conscience est remplie d'événements informationnels, au plus le temps subjectif s'allonge. Moins la conscience est remplie, et plus le temps fait une pause, donnant la sensation d'un "non temps" ou d'une "éternité", en termes subjectifs. Les altérations de la perception du temps dues à la psilocine ne sont toujours pas bien compris par l'auteur... Laissez-moi du temps et je trouverai une explication !

En résumé, la conscience sérotoninergique est radicalement à l'opposé de la conscience "cannabinique".

 

La conscience dopaminergique et l'essence de la masculinité...

La dopamine est un neuromodulateur qui joue un rôle opposé à celui de la sérotonine. La dopamine augmente l'action et stimule la confiance en soi. Elle stimule aussi l'agressivité et le désir de démontrer aux autres mâles (si par malchance vous êtes un mâle !) que vos "couilles sont plus grosses que les leurs" !!! L'antidépresseur amineptine est un bon outil pour mener l'investigation des effets de la dopamine sur le comportement. La dose normale de dopamine pour la dépression est de 200 mg par jour. A 600 mg par jour, si vous êtes mâle, vous commencez à ressentir une sensation extrême de confiance en vous et le désir de montrer aux autre mâles "qui vous êtes"... c'est-à-dire leur montrer que vos couilles sont plus grosses que les leurs ! On peut associer la masculinité à un esprit plutôt dopaminergique, alors que la féminité est clairement associée à un esprit plutôt sérotoninergique. Cela me rappelle un peu le concept "yin yang" des chinois ! L'augmentation de la fonction dopaminergique conduit parfois à des attitudes belliqueuses parce que le désir d'agression est amplifié, alors qu'il est réduit substantiellement sous sérotonine. La dopamine peut ainsi être partiellement responsable de l'augmentation de l'agressivité, mais la dopamine et la sérotonine sont intimement liées dans le SNC. Augmenter la neurotransmission par la sérotonine fait le plus souvent décroître la neurotransmission par la dopamine, et vice versa. Bien sûr, ceci est un schéma simplifié, car le cerveau, quand on en arrive à n'importe quel comportement bien particulier, est extraordinairement complexe et enchevêtré. Par exemple, une action aussi "simple" que le contrôle de l'érection du pénis fait intervenir plus de 10 récepteurs différents et de nombreux neurotransmetteurs ou neuromodulateurs !

 

Nous n'avons pas de "libre arbitre" : tout ce qu'on pense reflète la biochimie de notre système nerveux.

Le concept de libre arbitre humain est un héritage chrétien qui n'est plus en adéquation avec le savoir scientifique. La psychopharmacologie introspective et l'étude des différents états de conscience démontrent clairement que ce que nous pensons, ce que nous faisons ou ce que nous disons n'est qu'un reflet de la biochimie particulière qui a cours, à un certain moment, dans notre système nerveux (SNC). C'est pourquoi, par exemple, l'humanité est si irrationnelle.

Certaines de mes expériences ont montré qu'en modifiant légèrement la biochimie du cerveau on peut se mettre à penser et à raisonner de façon complètement opposée, par exemple avec des arguments pseudo-logiques, pour justifier cette neurochimie inconsciente du cerveau. Par exemple, si je modifie la biochimie de mon cerveau en augmentant sa dopaminergie, ou sa sérotoninergie, ou si j'essaie une molécule sociabilisante comme la gamma-hydroxybutyrate, ou même en absorbant des hormones femelles, et bien je vais constater très clairement en moi-même que mes pensées sont uniquement le reflet de la biochimie de mon SNC. Cela peut même parfois devenir plutôt spectaculaire car vous pouvez vous retrouver vous-même en train d'argumenter "logiquement" dans des directions opposées, selon les modifications biochimiques induites !

Pour un psychopharmacologue, il n'existe pas de chose telle que le "libre arbitre", etc. Cette croyance n'est qu'une croyance culturelle judéo-chrétienne préjudiciable et une chimère. Il n'y a que des états de conscience exprimant des biochimie particulières du SNC. Ceci constitue une observation scientifique et philosophique de la plus haute importante, parce qu'elle nous enseigne que tout discours humain est toujours suspect, car un individu exprimera toujours et uniquement, verbalement, la biochimie particulière de son SNC.

Quand vous prenez conscience de ce crucial état de fait, vous ne pouvez plus ressentir d'urgence à communiquer avec les autres en une pseudo "communication", car les mots ne sont qu'un moyen d'altérer la biochimie du cerveau de l'autre, de façon à ce qu'il puisse partager les mêmes illusions que vous ! Les mots sont donc identiques à des drogues psychotropes, et des mots tels que "amour" ou "haine" ou "liberté", etc., sont particulièrement hallucinogènes. Les politiciens sont experts dans l'usage des mots hallucinogènes dans le but de manipuler l'état mental des autres. Ainsi sont les play-boys avec leurs victimes !

Tous les grand dictateurs, tels que Hitler, etc., ont toujours été très habiles à manipuler la biochimie des autres par des hallucinations émotionnelles provoquées par les mots, qui sont appelées hallucinations corticolimbiques. Ces hallucinations sont bien pires que les hallucinations corticales induites par les molécules comme la psilocine ou autres "hallucinogènes". Les hallucinations corticolimbiques passent le plus souvent inaperçues, car les gens ne sont pas conscient qu'ils sont, très souvent, hallucinés corticolimbiquement. C'est pourquoi j'appelle aussi ces hallucinations quotidiennes les "hallucinations non-identifiées". Ces hallucinations sont les plus dangereuses formes d'hallucination qui soient pour l'espèce humaine, et ont été et sont encore à la racine des comportements agressifs et violents. Toutes les guerres, tous les conflits partent d'hallucinations corticolimbiques...

Un être humain ne peut jamais avoir une objectivité parfaite, et les exemples dans les Sciences sont nombreux : pour nous décourager d'essayer d'atteindre une objectivité véritable, les scientifiques, comme tout un chacun, expriment le plus souvent leurs frustrations et leurs déceptions par le discours. La Science n'est pas objective, quand bien même elle essaierait d'atteindre l'objectivité. La Science est l'expression du psychisme humain, et on peut concevoir que toute intelligence avancée puisse être complètement en désaccord avec ce que nous croyons qu'elle devrait faire, car sa "science" reflétera aussi l'organisation de son "système nerveux central" ou de son équivalent.

 

La communication humaine est hautement primitive.

L'homme est encore une espèce primitive parce que sa forme de "communication" symbolique et séquentielle a un très faible débit en "bits par seconde", et parce qu'un tel langage a un énorme rapport signal/bruit. La "communication" humaine est empêtrée dans du bruit, et par conséquent le niveau de distorsion entre deux personnes qui communiquent est toujours très élevé. C'est la raison essentielle pour laquelle les êtres humains sont si frustrés par la "communication"...

Il est très probable que les intelligences avancées n'utiliseront plus la communication symbolique séquentielle, mais, à la place, une communication non symbolique et non séquentielle, car cette forme de communication est extrêmement précise et rapide. Je devine que dans le futur l'espèce humaine modifiera la propre fonction de son système nerveux central au moyen d'une nouvelle science, encore à naître, appelée neuromorphogénétique. A partir de ce savoir, nous créerons de novo de nouvelles structures de communication capables de transmettre et de recevoir de l'information non symbolique et non séquentielle. Cela créera un grand fossé entre l'homo sapiens d'aujourd'hui et le nouvel homo encore à naître. En fait, mes nombreuses réflexions sur le sujet me conduisent à penser qu'il existe des niveaux d'intelligence, et que le niveau supérieur n'a même aucun intérêt raisonnable à essayer de "communiquer" avec les niveaux inférieurs.

C'est pourquoi je crois que les gens comme Carl Sagan, etc., qui remplacent la quête de Dieu par la quête des intelligences extraterrestres (ETI), sont, inconsciemment, déçus eux-mêmes dans leur recherche désespérée d'une signification transcendantale de la vie. Je crois fermement qu'il n'y aura jamais aucune forme de "communication" possible entre homo et ETI.

L'homo sapiens, par exemple, ne communique pas avec les souris parce qu'ils sont séparés par un énorme fossé dans l'intelligence. D'autre part, les ETI capables de rejoindre notre planète ne perdront certainement pas leur temps avec une espèce aussi primitive que l'homo sapiens. Très probablement, les ETI capables de venir dans notre Monde utiliseront déjà une forme de communication non symbolique et non séquentielle, le résultat de ceci étant la non communication entre les deux espèces ! Autre chose qui séparera fondamentalement et certainement ETI de nous, c'est qu'ils auront appris à ne pas vieillir, car vieillir et mourir est le problème de plus fondamental qui se pose à toute intelligence.

Quand homo sapiens aura engendré un nouvel homo plus avancé (et probablement immortel, car la mort est une sorte de maladie génétique qui doit être guérie), il s'éteindra rapidement, et je sens que cela pourrait venir très vite, peut-être juste dans un millénaire. C'est de la science-fiction que de penser que l'homo sapiens restera le même dans un futur proche. L'homo sapiens est voué à disparaître rapidement et à engendrer des être plus avancés. Dans un sens, le vrai être humain, tel que je le conçois, n'existe pas encore, car l'homo sapiens partage encore trop de choses avec l'animal.

Un jour il y aura de vrais humains, mais nous n'en sommes pas encore. Nous sommes des pré-humains, encore très bestiaux, et voués à une destinée grotesque à cause de la sénescence.

 

Qu'est-ce que la conscience ?

L'étude des rêves et de la schizophrénie démontre que la conscience, globalement, est une somme de petites quantités de conscience.

La conscience est, à la base, un processus mettant en jeu la reconnaissance de motifs. La reconnaissance de motifs ne conduit pas nécessairement à la conscience objective, car nous pouvons être (dans les rêves ou dans la schizophrénie) conscients de "souvenirs" non-existants. Dans les rêves et dans la schizophrénie, nous pouvons être conscients de choses qui n'ont jamais existé dans l'exoréalité. Pourquoi ? Parce que notre conscience est illusionnée, comme cela arrive avec de hautes doses de cannabinoïdes. Être conscient de faux souvenirs est une situation hautement excitante, qui ouvre à une quantité quasiment infinie d'expériences imaginaires subjectives !


Développer tout cela ici prendrait beaucoup de temps, et nécessite quelques dessins !

Dans cette observation, je vis d'abord un poisson qui ressemblait à celui qui est dessiné ici. Il ressemblait un peu à un "baliste" bizarre. L'image désatténuée du poisson était un peu colorée avec des nuances d'orange, comme quand on voit un objet dans l'obscurité faiblement éclairée par la lumière du soleil. Je fis cette observation alors que j'étais assez stressé, une nuit, à Bângkoc, en terre de Siam, car je devine que le stress augmente le métabolisme des zones de mémoire, donc produit de légères ou de fortes désatténuations. Le stress était dû au fait que ma petite amie Juliette Bourdat (une très belle et extraordinaire franco-vietnamienne qui m'aida beaucoup dans mon travail) était d'humeur dépressive cette nuit-là et que je me sentais incapable de l'aider. Ainsi, alors que le stress commençait à me gagner, je me mis à observer plein d'images désatténuées, en étant dans le lit à écouter le chant des crapauds siamois, dehors dans la nuit ! Cette nuit, j'observai beaucoup de "transformations motifielles", et même une qui était très intéressante et animée, dans laquelle je pouvais voir l'arrière train d'un cheval de course (les fesses, la queue et les pattes) se transformer, par animation, en l'arrière train d'un homme en train de courir, dans une position similaire, et ainsi de suite, en cycles répétitifs (Hobson a ce dessin ! Après avoir collecté quelques uns de mes dessins, il m'envoya des dessins similaires faits par l'artiste français Grandville, du 19ème siècle). Ce qui était particulier dans cette observation, c'était, encore une fois, les motifs homologues des fesses et des jambes, mais en plus, la fréquence du mouvement des jambes. Les pensées visuelles peuvent aussi s'enchaîner l'une à l'autre par homologie de mouvement, comme la fréquence associée au mouvement d'un objet... Par exemple, en bougeant ma tête d'une certaine façon, J'ai brusquement vu une image d'Arnold Schwartznegger qui avait bougé de la même façon ! Si les scientifiques avaient procédé à l'étude du SNC en étudiant scientifiquement les désatténuations, ils auraient pu facilement découvrir énormément de choses qui sont très difficiles à étudier juste par l'observation extérieure. Malheureusement, la plupart d'entre eux sont très fermés aux idées nouvelles, et agissent de la même manière que ces prêtres stupides qui refusèrent de regarder les satellites de Jupiter ou les tâches solaires à travers le télescope de Galilée, sous prétexte, disaient-ils, que "le soleil ne peut rien avoir qui puisse altérer sa pureté"... Cette forme de stupidité, que j'appelle ironiquement "le syndrome testiculaire", est un comportement "dopaminergique" typiquement mâle, que Pierre Boule a magnifiquement illustré dans son fameux livre "La Planète des Singes". Dans le livre de Pierre Boule, le héros de l'histoire (qui est français, soit dit en passant, et non pas américain), qui est joué par Charlton Heston dans le film américain, s'appelle de façon très intéressante Ulysse Mérou. Un "mérou" est une sorte de très gros poisson vivant en Méditerranée, et supposé être très joli ! Je pense que ce nom n'a pas été choisi au hasard, pas plus que le premier nom "Ulysse". L'intelligence d'Ulysse Mérou est en contraste aigu avec les "scientifiques" stupides décrits par Boule comme des orangs-outans... Le film américain dépeint très bien la primarité des scientifiques "orangs-outans" dans la réalité ! Pour moi, ils sont l'illustration parfaite de la vaste majorité des soi-disant scientifiques qu'on trouve à l'Université, etc. Ils s'acharnent comme des babouins à établir leur ordre de becquetage et de dominance, comme l'a bien montré feu mon ami le Dr Henri Laborit. Ils stérilisent l'imagination et l'enthousiasme des scientifiques créatifs authentiques qui n'en ont rien à faire de la compétition, de l'ego et de la dominance. Donc, si vous êtes imaginatifs et créatifs, vous n'avez pas beaucoup de choix face à ces orangs-outans affligés du "syndrome testiculaire", quelque chose de typiquement mâle ! Mais assez de digression. Bon ! Revenons à l'illustration de ce poisson. Donc, le poisson brusquement disparaît pour être transformé en fleur de tournesol ! Puis la fleur de tournesol se transforme en alvéoles de ruche d'abeille. Après quoi, l'image revient en arrière et se retransforme en poisson "baliste", en un mouvement oscillant. Et donc, ce qui reliait toutes ces images entre elles c'était bel et bien un motif homologue : la réitération des écailles de poisson, la répétition du motif du cœur de la fleur, et la réitération des alvéoles des abeilles.

Il suffit de dire que quand un motif exoréel est comparé (dans notre mémoire) à un motif correspondant endoréel, nous sommes conscient de choses qui existent vraiment dans l'exoréalité. Mais quand un motif exoréel est comparé à un motif endoréel légèrement modifié, alors nous sommes conscient de choses qui n'existent pas. c'est la base de la plupart des situations de rêve ou de folie.

Ce qui régule la reconnaissance exacte ou inexacte des motifs, c'est l'état métabolique des zones de mémoire mises en jeu dans la reconnaissance de motifs spécifiques. Un taux élevé de métabolisme dans les domaines d'homologie motifielle provoquera une reconnaissance erronée des motifs car les domaines d'homologie motifielle commenceront à rayonner dans l'espace-temps imaginaire de la mémoire.

La conscience est une histoire de reconnaissance de motifs et de métabolisme. C'est pourquoi la conscience est fortement modifiée par les drogues qui font augmenter ou diminuer le métabolisme du cerveau dans les zones de mémoire. Par exemple, les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine font décroître le métabolisme, et donc la conscience devient vide, léthargique, tandis que l'augmentation de la neurotransmission par la dopamine entraîne une augmentation du métabolisme, et donc une augmentation de la conscience. La sérotonine est, le plus souvent (mis à part l'histoire des récepteurs de la 5-HT2A !), la molécule de la tranquillité, de la placidité. Elle nous rend non-réactifs aux événements comme le stress, le désir sexuel, etc. La sérotonine fait décroître tous les comportements de base. La dopamine, au contraire, est un activateur universel du métabolisme, et stimule l'activité, la confiance en soi, la clarté de la conscience (jusqu'à la frontière de l'illusion où la conscience commence à rayonner et donc à devenir "confuse" !). La surconscience est donc égale à la confusion apparente pour un observateur extérieur, comme on le démontre dans les expériences avec les cannabinoïdes et les benzodiazépines. On se souvient très clairement des choses, mais presque instantanément on les oublie, à cause de la radiation de la conscience.

 

Quand est-ce que commence la conscience ?

La conscience commence quand un motif exoréel et un motif endoréel mémorisé sont comparés. Le contenu informationnel des motifs, par lui-même, n'est pas aussi important que le processus de comparaison lui-même. Si la comparaison réussit, la conscience naît, indépendamment de l'objectivité du contenu informationnel. C'est la raison pour laquelle nous pouvons être conscient de choses qui n'ont jamais existé dans la réalité. J'ai pris clairement conscience de ceci à peu près en 1979, et j'en réfère le lecteur à mes articles pour plus d'information.

 

La conscience n'est rien d'autre qu'une activité métabolique dans une zone de mémoire !

Quand des objets informationnels sont métaboliquement inactifs, par définition ils sont inconscients. A chaque instant, notre mémoire contient des billions d'objets informationnels qui sont métaboliquement inactifs ou dans un très bas état métabolique. C'est pourquoi nous ne sommes pas conscients de leur existence. Un objet informationnel commence à exister pour nous quand le métabolisme de la zone de mémoire où il est stocké s'accroît. Quand l'accroissement du métabolisme de cet objet atteint une intensité critique, nous devenons brusquement conscient de son existence. Nous avons déjà vu que nous pouvons être conscient d'un simple objet informationnel quelconque (comme l'image d'une personne, par exemple), ou être conscient d'objets informationnels complexes composés de sous unités et ayant un long moment d'existence : par exemple, toute une situation non-existante, comme dans les rêves ou la schizophrénie.

De ce que nous connaissons déjà, nous pouvons résumer ceci :

  1. Quand un objet informationnel est métaboliquement inactif, il n'existe pas pour nous.
  2. Quand un objet informationnel atteint une intensité métabolique critique, il nous devient conscient.
  3. Quand un objet informationnel devient métaboliquement très actif, au seuil de l'illusion, il commence à rayonner dans de nombreux domaines d'homologie motifielle (MHVs).

La conscience, donc, se diffuse au travers de tous ces MHVs, et nous devenons donc conscient d'une multitude de choses simultanément. Mais ce gain de conscience se fait au prix de quelque chose : au prix du temps. Dans un tel état, nous pouvons être conscient de beaucoup d'objets informationnels à la fois, mais pour un temps très court. Cela rappelle de dilemme d'Heisenberg !

Dans l'état normal de conscience éveillée, nous pouvons être conscient seulement de peu de choses, mais pour une longue période de temps. Dans l'état de conscience rayonnante, nous pouvons être conscient d'une multitude de choses, mais pour un temps très court seulement. Nous avons vu plus haut comment nous pouvons moduler le rayonnement de la conscience par les cannabinoïdes et les benzodiazépines. Mais le fait dont on doit se souvenir est que la conscience n'est rien d'autre qu'une activation métabolique d'une zone de mémoire ! La conscience devient alors compréhensible et n'est plus mystérieuse du tout ! En particulier nous n'avons plus besoin d'introduire des idées mystiques insensées ou des idées tordues provenant de la mécanique quantique (!) pour comprendre ce qu'est la conscience ! L'étude de la conscience est un problème de neurobiologie informationnelle. La question n'a absolument rien à voir avec la religion ni avec la physique.

 

La conscience est un phénomène de résonance motifielle.

 

Introduction.

Je pense avoir découvert, après 21 ans de recherche intensive, ce qu'est la conscience. Cette découverte est aussi belle, conceptuellement simple, mécaniste et lumineuse de clarté, que le célèbre E=mc2 d'Einstein ! La résolution théorique de ce problème s'est produite le 26 mai de cette année mil neuf cents nonante sept, au sortir d'un rêve, comme d'accoutumé, dans le raisonnement par "arborescence" et "ramification" que j'utilise pour cerner un problème. Le raisonnement arborescent est d'une redoutable efficacité pour s'approcher, toujours plus près, d'un problème réputé insoluble, car il enserre le problème dans une maille de ramifications de plus en plus dense, jusqu'au moment où le problème "déclare forfait" !!! Ce 26 Mai, le problème que je me posais sur la conscience depuis tant d'années a déclaré "forfait", et j'en suis bien aise ! Si ce raisonnement devenait courant en sciences et en recherches philosophiques, eh bien nous ferions dès lors des percées rapides dans tous les domaines, depuis l'étude des hyper-cordes en physique jusqu'à la création de la neuromorphogénétique générale, science à naître et dont je suis "l'imagineur", le concepteur, si je puis dire.

 
Passivité de la perception perceptive.

Quand le cortex de notre système nerveux est dans un état de perception inconsciente, cela signifie qu'il se contente de recevoir de l'information des détecteurs sensoriels, sans aucune rétroaction sur ladite information. Un tel état de réception passive peut être expérimenté, par le chercheur, au moyen de certains inhibiteurs spécifiques de la sérotonine. En résumé : le cortex est dans un pur état perceptif seulement lorsqu'il se contente de recevoir de l'information des détecteurs sensoriels. Cela rappelle l'image du miroir parabolique se contentant de refléter le paysage.

 
Naissance de la Conscience.

Pour qu'il naisse une "conscience" dans un "point" du système nerveux il faut que ce point soit activé par un système, le SAC, qui hypermétabolise ledit "point". Le SAC c'est le Système Activateur de la Conscience, système prenant son origine dans la formation réticulaire et se ramifiant, en arborescences, dans tout le système nerveux, depuis le système limbique au cortex. Le SAC est donc un système diffus, arborescent, ramifié, dont la fonction est de modifier le métabolisme d'une zone focale sur lequel il se projette à un instant donné. Quand quelque chose "d'intéressant" apparaît, par exemple, dans le champ visuel, il intensifie le métabolisme associé à cet événement "intéressant".

 
Le SAC induit une augmentation de conectivité par élévation métabolique en un point focal.

L'élévation métabolique, engendrée par le SAC en un "point" du système nerveux (le SAC est un intensificateur/réducteur métabolique), a pour conséquence de provoquer une augmentation de conectivité, par rayonnance motifielle dans ce "point".

 
Le seuil métabolique de la conscience.

Quand un seuil métabolique est atteint (appelons ce seuil : le Seuil de la Conscience), la rayonnance motifielle déclenche alors l'apparition d'un "système mémoriel résonant", c'est-à-dire un système dont un motif A et un co-motif B se répondent, en résonance. C'est cette résonance qui induit la continuité perceptive, car elle entretient la perception dans une boucle informationnelle fermée.

 
Définition mécaniste de la Conscience.

La Conscience c'est l'ensemble d'un système de résonance entre deux régions mémoires, ou plus précisément, entre deux domaines d'homologies motifielles.

Elle commence quand une perception devient entretenue, par un mouvement de va et vient (c'est à dire la résonance ici définie) entre deux régions mémoires. Je suis ainsi conscient d'une tranche de MHV, par exemple, lorsqu'il existe une boucle fermée, résonante, de circulation informationnelle dans ce MHV.

Être "conscient", c'est la sensation subjective que nous éprouvons lorsqu'un tel phénomène de résonance se produit ! Point à la ligne. Il est inutile de chercher plus loin, car tout se trouve dans cet énoncé qui paraît si banal...

La première image qui saute aux yeux, pour donner une visualisation symbolique de ce phénomène, c'est le rayon de lumière laser qui se reflète, en un va et vient, entre deux miroirs. La conscience d'un motif, c'est un peu comme cette analogie : elle n'existe que tant que le rayon de lumière se reflète incessamment entre les deux miroirs.

 

Le SAC sert à créer des systèmes de résonance.

Le SAC est essentiel dans le processus d'initiation de la conscience, bien qu'il ne fasse pas partie du phénomène conscient lui-même ! Le SAC crée des systèmes résonants. Cette création de systèmes résonants, sur un intervalle de temps, c'est la "conscience" sur un intervalle de temps ! Il crée ces systèmes mémoriels résonants en élevant le métabolisme local des zones où il focalise son activité, ce qui a pour conséquences :

  1. D'augmenter la connectivité entre zones mémorielles,
  2. D'intensifier la rayonnance motifielle,
  3. Tout cela aboutissant à la création, en une zone mémoire donnée, d'un système résonant.

Sans le SAC, les zones mémorielles du système nerveux ne peuvent pas être suffisamment activées métaboliquement pour lancer des résonances, sauf peut-être dans certaines psychopathologies. C'est pourquoi la formation réticulaire, d'où provient le SAC, est essentielle dans le phénomène de l'induction d'une "zone consciente", dans l'espace global de la mémoire. Par contre, dans diverses pathologies conduisant à une élévation métabolique dans les zones mémoires du SNC, il se produit alors des phénomènes de "conscience" sans doute sans participation directe du SAC. Pas encore clair. Un phénomène de conscience très intéressant est celui qui apparaît chez certains patients ayant "approché" la mort de près. Dans ces cas là, la conscience naîtrait, logiquement, en réponse à une activation métabolique transitoire générée par une antagonisation des récepteurs glutamaergiques que l'on nomme les récepteurs au NMDA, projetant le patient dans un simple rêve conscient, rêve néanmoins stéréotypé en raison de causes encore à rechercher.

 

Le SAC dans les rêves ordinaires et les rêves conscients.

Le fonctionnement du SAC dans différents états de conscience devrait, théoriquement, ressembler à quelque chose comme ce qui suit:

  1. Éveil : activation du SAC qui focalise alors sur des zones mémoires et intensifie leur métabolisme jusqu'au seuil de la résonance motifielle, d'où "conscience".
  2. Rêve ordinaire : le SAC est inactif. Donc il ne peut pas générer une conscience de type continue comme durant l'éveil.
  3. Cependant, en raison de la cessation du fonctionnement de l'atténuateur, tout le cortex cérébral, etc., se trouve à un niveau métabolique plus élevé qu'à l'éveil et en deçà du seuil d'illusion. Ceci a pour conséquence d'engendrer des résonances spontanées, métastables, qui donnent alors autant de "consciences" illusionnées respectives.
  4. Rêve conscient : le SAC redeviendrait actif mais se mettrait à fonctionner de façon inverse de l'éveil, hypométabolisant des zones mémoires normalement actives, à un certain niveau basal, à l'éveil. Cette diminution du métabolisme dans ces zones ferait retrouver au sujet toute sa conscience normale de l'éveil.

Dans ce schéma théorique, le SAC se comporterait comme un intensificateur focal métabolique à l'éveil, et comme un réducteur focal métabolique dans le rêve conscient. Le système sérotoninergique ascendant est, sans l'ombre d'un doute, la composante réductrice du métabolisme. Dans ce cas on devrait mettre en évidence, lors du rêve conscient, une réactivation du système sérotoninergique normalement au repos dans le rêve ordinaire. Par ailleurs, les récepteurs 5-HT2A pourraient jouer un rôle fondamental dans la modulation de la conscience. Par exemple, la stimulation des récepteurs 5-HT2A est responsable de l'intensification du métabolisme élicité par la psilocine et autres cogitatiogènes dans le cortex frontal. Le système noradrénergique pourrait être une des composantes des systèmes intensificateurs du SAC, en concomittance avec une médiation glutamaergique. Mais bien sûr, les choses doivent être un peu plus compliquées que ces esquisses d'hypothèses ! Il reste néanmoins que le système sérotoninergique peut aussi bien diminuer un métabolisme général que l'activer (par exemple au moyen des récepteurs 5-HT2A qui doivent jouer un rôle important durant le rêve, soit à travers la sérotonine, soit hypothétiquement à travers la diméthyltryptamine endogène. Le SAC est en fait synonyme de mon concept du Dérepixélisateur ou DRP. Par contre, le fonctionnement de ce DRP, réexaminé, serait un peu différent de ce qui était envisagé dans mes réflexions précédentes. C'est ainsi que progresse le raisonnement arborescent ramifiant !

 

Phénomène de la conscience en bascule.

C'est un très joli phénomène, qui démontre que la conscience n'est que la sensation subjective que nous avons (comme dans le cas des couleurs que nous voyons mais qui n'existent pas exogènement !) de phénomènes de résonances entre zones mémorielles ! Prenons l'exemple amusant mais fondamental d'une "illusion", la fameuse illusion de motifs imbriqués où nous percevons tantôt la tête de Freud, tantôt des femmes nues et lascives ! Analyse du phénomène de bascule. Cet exemple nous montre, très clairement, ce qu'est la conscience, eh oui ! Dans cette tête de Freud, on distingue, pour simplifier, 2 motifs de base :

  1. La tête de Freud,
  2. Une femme toute nue.


Ce qui est intéressant, c'est que pour la plupart des gens, lorsqu'ils mettent leurs yeux en face de ces 2 motifs imbriqués, ils ne sont conscients, en fait, que d'un motif à la fois... Bien que leurs yeux voient l'ensemble des 2 motifs, leur "conscience" est aveugle (comme dans un rêve), car elle ne peut "voir" qu'un motif à la fois ! Ce phénomène d'aveuglement de la "conscience" est fondamental car il nous démontre, ipso facto, que la conscience naît et n'existe que lorsqu'un exomotif détecté est comparé à un même endomotif homologue, en un système résonant. Qu'est-ce que cela signifie en termes sous-jacents ? Cela signifie que lorsqu'on ne voit que la tête de Freud dans le dessin (contenant aussi la femme nue), on ne devient conscient qu'au moment où apparaît une résonance entretenue entre l'exomotif et l'endomotif homologue correspondant ! Être "conscient" de la tête de Freud, c'est en fait l'interprétation subjective (comme le fait de voir des couleurs) que nous avons du phénomène de va et vient d'information homologue dans un système résonant. La conscience, c'est la résonance, un peu comme deux miroirs se reflétant réciproquement un rayon de lumière ! Tant que la lumière (ici l'information) "résonne" entre les deux miroirs (les deux motifs), il y a conscience. Quand la résonance s'amenuise, la conscience baisse. Quand elle s'éteint, il n'y a plus conscience : je ne vois plus, par exemple, la tête de Freud, bien qu'elle soit en face de mes yeux, comme dans un rêve ou un état de délire !!! Cela se produit par un phénomène de bascule, c'est-à-dire que tout à coup, la résonance se déplace vers une autre zone mémoire, celle de la femme nue, et je deviens alors conscient de l'existence de la femme nue, tout en redevenant inconscient de la tête de Freud, bien qu'elle soit sous mes yeux... C'est hyper-fondamental tout cela.

 

La Conscience illusionnée.

Dans la conscience illusionnée, il y a un glissement de la résonance et établissement d'un système résonnant entre un motif donné A et un autre motif endogène B qui ne lui est pas parfaitement homologue. Qu'importe ! La conscience naît quand même, puisqu'elle se trouve dans le système résonant seulement et pas dans l'adéquation ou l'inadéquation de la résonance ! C'est ainsi que l'on est "conscient" de choses fausses, comme dans le rêve ou la folie ! Splendide ! La conscience, donc, c'est la sensation subjective d'un système résonant tel que décrit ci-dessus. Rien de plus, rien de moins (On peut rapprocher cela de la vision des couleurs. Qu'est-ce qu'une couleur ? C'est la sensation subjective d'un phénomène de calcul opéré par trois détecteurs/analyseurs/intégrateurs) ! C'est pourquoi l'on peut être conscient de choses parfaitement imaginaires et n'ayant aucune correspondance dans l'exoréalité, phénomène d'une importance psychopharmacophilosophique extrême, car l'implication de cela, c'est qu'être conscient ne veut pas dire, ipso facto, être en contact avec une réalité objective... Être conscient n'est qu'un phénomène purement mécanique qui n'aboutit pas nécessairement à la réalité objective. C'est un phénomène du même ordre que la vision des couleurs, qui, en dehors de nos crânes, n'existent pas, bien qu'elles existent pour chacun de nous, à l'évidence !

 

Le Seuil d'Illusion et les chemins d'illusion.

Le seuil d'illusion est un concept fondamental car il indique le pourquoi du comment de différents états de conscience. L'intensité de la conscience dépend de 2 choses :

  1. Le temps de la résonance entre motifs,
  2. L'énergie métabolique résonante.

Plus l'énergie métabolique augmente, dans un système de conscience résonant, plus cela a tendance à activer d'autres systèmes résonants colocalisés, car très proches motifiellement. La résonance a alors tendance à circuler, à se déplacer dans la mémoire, au lieu de rester dans un point fixe. Cette résonance se déplace de façon "transverse" sur les diagrammes théoriques, c'est-à-dire dans des domaines d'homologies motifielles.

Quand la résonance se déplace, on a alors une conscience d'abord rayonnante puis illusionnée, une fois franchi le seuil métabolique du seuil d'illusion.

Au delà d'un certain seuil de déplacement de la résonance, les liens entre les différents systèmes résonants deviennent de plus en plus disjoints, et la conscience se "fragmente" donc, comme sous haschich, c'est-à-dire qu'elle rayonne intensément.

Quand l'énergie métabolique dans une zone mémoire est égale ou plus grande que le seuil d'illusion, les systèmes mémoriels résonnent alors de façon étendue, introduisant dès lors une distorsion totale de la conscience par rapport à la perception : la conscience est illusionnée car elle n'est plus en relation biunivoque avec la perception.

Par exemple le couple des zones résonantes A et B qui entraînent une conscience correcte de l'exomotif A se brise pour laisser place à un nouveau couple résonant de A et C (C étant un motif proche de B). La nouvelle résonance entre A et C est une conscience illusionnée ! Et voilà !

En illustrant ceci, imaginons les motifs en question :

Être conscient de Patanîe, là, en face de mes yeux, c'est le résultat du couple résonant A et B. Si, par contre, le couple résonant devient le couple A et C, alors (bien que je vois tout à fait et fort exactement le visage de Patanîe avec mes yeux !) je perds la conscience de Patanîe pour devenir conscient du visage de Christine, stocké dans ma mémoire, et activé par la résonance motifielle entre le couple A et C. Et revoilà !

Les cannabinoïdes psychotropes ainsi que les antagonistes des récepteurs au NMDA ont la propriété d'orienter la conscience vers des chemins d'illusion de plus en plus intenses. Un chemin d'illusion, c'est le domaine de la conscience qui se situe au-delà du seuil d'illusion. C'est le domaine de la conscience des fous, et de l'homme qui rêve chaque nuit !

 

Le sens.

Qu'est-ce que le sentiment subjectif du "sens" ? Par exemple, je contemple une plante-chou (paederia scandens ou hécousocazoura, en japonais), et je ressens qu'elle recèle un sens ! Cela me devient clair lorsque, subitement, je deviens conscient de l'image (et de tout ce qui s'y rapporte) du virus de la mosaïque du tabac, virus que j'ai bien étudié autrefois ! Le sens d'un objet perçu, c'est la sensation subjective provenant de l'établissement d'une liaison informationnelle entre deux objets informationnels possédant une commune homologie motifielle. Dans le cas ci-dessus, l'homologie motifielle était le brin d'ARN du virus de la mosaïque de tabac résonant avec la tige grimpante, enroulée en spirale, de la plante-chou. La plante-chou prend soudain un sens, parce qu'elle est connectée motifiellement à l'image d'un objet que j'ai bien étudié et que je connais donc bien. Un autre exemple : je suis en face d'un pin noir d'Autriche, à Genève, sous influence cannabinique. Regardant ce pin, il me devient spontanément signifiant. Je ressens qu'il signifie quelque chose, mais je ne sais pas encore quoi. Regardant les aiguilles rayonnantes du pin, quelque chose me dit que cela a quelque chose à voir avec la conscience. Des années plus tard, je découvrirai le concept des MHV et de la rayonnance motifielle, et je réalise alors que les aiguilles et les branches du pin avaient un sens parce qu'elles se rapportaient à ma pensée en train de naître à ce sujet ! Encore un autre exemple (dont je n'ai pas la solution mais elle finira bien pas surgir, sans faire aucun effort conscient !), c'est le sens que j'attribue à la vision d'un cèdre, qui me fait penser à une cellule pyramidale ! Le tronc s'identifiant à l'axone, les aiguilles s'identifiant aux épines dendritiques, les branches aux dendrites. Je vois ce cèdre et je ressens que la solution du problème non résolu concernant le lieu matériel de la mémoire et de son établissement se trouve là ! Sur les aiguilles (les épines dendritiques, donc !), j'imagine des connections sérotoninergiques et dopaminergiques agissant de concert pour faire varier des paramètres, encore inconnus, agissant au niveau de ces épines dendritiques. Toute la pensée créative fonctionne de cette façon, à travers la vision et le sens subit de quelque chose.

 

Réinterprétation du concept des pixels.

En 1979, j'avais défini le pixel comme un élément d'information absent de la tissûre (tissûre est un mot du vieux français) de la conscience onirique. Si nous reprenons l'exemple simple de la tête de Freud avec une femme nue dedans, on peut dire que cette tête contient deux pixels imbriqués. La conscience n'est, normalement, capable de percevoir que l'un ou l'autre des pixels alternativement, par un phénomène de bascule qui engendre une résonance A ou B mais pas les deux simultanément. Le passage de la résonance A à la résonance B est la conscience de A puis de B. Chaque bascule d'un pixel à un autre fait perdre un élément de conscience, c'est-à-dire qu'une résonance en supprime une autre. Ainsi, quand je passe du pixel "tête de Freud" au pixel "femme nue lascive", je perds la conscience de Freud, bien que mes yeux voient le Freud en question (ce qui veut dire que le pixel contenant le motif de la tête de Freud est absent de ma conscience, comme dans n'importe quel rêve). Chez le fou (et dans le rêve ordinaire !), les mêmes événements se produisent, mais à une échelle plus grande dans le champ perceptif : par exemple (comme dans une illusion cannabinique), c'est tout le champ de perception visuel qui peut basculer d'un macro-pixel à un autre macro-pixel, comme par exemple passer de Genève à Bângkoc en passant sous des échafaudages liés dans un même MHV ! Ces macro-pixels me paraissent avoir quelque chose de fractal dans leur nature mais mon raisonnement n'est pas encore développé à ce sujet. Il revient souvent, sans cependant encore se matérialiser d'une explication créative ! Les macro-pixels constituent, sans nul doute, toute une enchaînure de résonances coordonnées basculant d'un état à un autre en simultanéité. N'importe qui peut expérimenter cela avec les cannabinoïdes psychotropes ! L'absence d'un pixel de la conscience signifie simplement que ce pixel est inactif et ne résonne pas. Dans un macro-motif perceptif, comme par exemple l'espace de mon champ visuel, je suis "conscient" parce il existe une toile, une enchaînure de résonances dans ma mémoire, qui correspond avec tous les micro-motifs, et ce de façon ramifiée, quasi fractale, de ce macro-motif. Par exemple il pourrait très bien (chez le fou) se produire des micro-résonnances erronées dans un motif quelconque de mon macro-motif, et je serais alors "conscient" de quelque chose d'inexistant ! Imaginons que dans un vaste paysage de forêts, de rivières et d'oiseaux, tout à coup le motif d'un oiseau stimule la résonance d'un motif de dragon dans ma mémoire... et hop, je serais persuadé que cet oiseau est un dragon ! Et encore, voyant un vieux barbu, son motif hypermétabolise, par exemple, le motif de Charlton Heston jouant Moïse : je serai conscient alors d'un dragon et de l'endomotif Charlton Heston/Moïse !

La folie ce n'est rien d'autre que cela.

C'est ainsi qu'il faut entendre la "fragmentation" de la conscience chez le dérepixélisé : une suite d'erreurs de reconnaissance motifielle engendrant alors des résonances erronées. Pour reprendre un terme d'informatique, "l'adressage" de l'information perceptive se fait de façon erroné, suite à un hypermétabolisme local qui engendre des micro ou des macro-illusions, via la rayonnance motifielle. La "conscience" n'est que dans le va et vient d'une information, entretenue dans la durée, dans une résonance. Point à la ligne. Et c'est clair comme du cristal de roche ! Cela a des conséquences socio-philosophiques coperniciennes.

 

 

Qu'est-ce qu'une pensée ?

Pour analyser ce qu'est une pensée, nous devons en premier lieu raisonner à partir de l'observation des objets informationnels visuels. Par définition, une pensée visuelle simple ne contient qu'un seul objet informationnel évoluant dans le temps par alternance de mémoire MCV et MHV. Par exemple, l'observation d'un champignon tridimensionnel bougeant dans l'espace-temps imaginaire de la mémoire, engendrant brusquement (par un saut MHV) un bougeoir avec sa bougie, est une pensée visuelle simple. Par contre, une pensée visuelle complexe est composée d'un nombre indéfini d'objets informationnels, chacun suivant son propre chemin de modifications MHV. De plus, dans les pensées visuelles complexes, les objets informationnels peuvent interagir entre eux, donnant plus de complexité. Dans la pensée visuelle simple du champignon qui se transforme en un bougeoir avec sa bougie, il y a un lieu dans la mémoire où le champignon et le bougeoir se croisent. Ce lieu est appelé intersection.

Une pensée peut évoluer dans le temps en passant par des intersections. Les intersections sont à la base de l'intelligence potentielle. Quand les intersections deviennent de plus en plus complexes, l'intelligence commence à émerge progressivement de ce type de mémoire. En fait, il est difficile de concevoir une intelligence basée sur un autre type de mémoire... Les intersections semblent être la meilleure solution pour l'émergence de l'intelligence. Par exemple, s'il n'y avait pas d'intersections dans notre mémoire, nous resterions visuellement paralysés par l'observation incessante du même champignon, dans l'exemple précédant !

Notre mémoire est en fait un vaste assemblage d'intersections entre des objets informationnels. Une pensée, dans un petit intervalle de temps, peut être définie comme la somme des intersections avec la somme de leurs interactions mutuelles potentielles. Cela s'applique à la vision, à l'audition, à l'odorat, etc. Les mémoires biologiques sont des mémoires intersectionnelles où tout est enchevêtré, interconnecté, et donc hautement "compressé". De plus, la nature des domaines MHV fait que l'espace-temps imaginaire de la mémoire fait penser un peu aux fractales, mais cela ne veut pas dire que cette mémoire est une fractale ! Il faut encore beaucoup plus de travail pour évaluer cette idée !

 

Structure de la pensée.

Dans un état sérotoninergique de pensée (figure 1), la conscience s'écoule quasiment sans intersectionner. Notons, cependant, qu'une pensée simple (un seul objet informationnel se transformant dans le temps) est granulaire, c'est-à-dire qu'elle est composée d'une suite d'intersections. Une pensée plus complexe (contenant plusieurs objets informationnels et motifs interagissant entre eux) consiste en le déploiement ordonné, dans le temps, d'une série d'intersections. De loin, si l'on examine notre image, il faut s'imaginer, très grossièrement (car cela est irreprésentable de façon correcte sans faire appel à un formalisme mathématique), la pensée comme une sorte de collier rempli de perles, les perles représentant les intersections successives. A mesure que l'on augmente le métabolisme de la mémoire, la conscience se répand dans des intersections toujours plus nombreuses. Pour imaginer cela, vous imaginez votre collier sur lequel vous versez de plus en plus de perles, jusqu'à le submerger complètement. Vous avez alors une image de la mémoire qui est un ensemble compact d'intersections (en première approximation), comme on peut le voir sur les figures 6 et 7. Dans la figure 6 on représente une mémoire biologique en train de se constituer et accumulant des intersections. Dans la figure 7, la mémoire est constituée et représente un ensemble si dense d'intersections que l'on ne distingue plus, de loin, les espaces informationnels libres restant.

Dans l'état normal de la conscience éveillée, un train de pensée - figure 2 - (symbolisé donc par une succession de petites perles noires) "rayonne" peu, c'est-à-dire que la pensée ne saute pas brusquement aux intersections qui la composent, sans pouvoir rebrousser correctement son chemin, si nécessaire. De temps à autre, on peut apercevoir des sauts MHV (ici deux sauts), mais ceux-ci, de faible intensité métabolique, n'interrompent pas la continuité globale de la conscience, car la rayonnance motifielle étant faible, la conscience est incapable de franchir le seuil d'illusion qui la rendrait discontinue, comme sous des doses élevées de cannabinoïdes ou bien sous l'action plus intense des antagonistes des récepteurs au NMDA. L'expression "sauter du coq à l'âne" exprime, familièrement, l'existence de ces sauts MHV de faible intensité métabolique!


Dans la figure 3, nous symbolisons deux cas de figure rencontrés sous l'influence d'un cannabinoïde psychotrope : le cannabinoïde induit la rayonnance motifielle, représentée ici par les étoiles rayonnantes. Dans les intersections rendues métaboliquement actives par un cannabinoïde, la pensée devient discontinue et saute sur un autre trajet, puis répète ce processus (ici nous représentons 6 trains de pensée, 6 sauts du coq à l'âne !), ce qui est représenté en "a". Les intersections métaboliquement actives peuvent projeter la conscience dans n'importe quelle direction de l'espace multidimensionnel de la mémoire, comme une sorte de feu d'artifice, pour prendre une bonne image ! Quand ce phénomène se produit, le sujet oublie ce à quoi il pensait juste avant d'avoir franchi l'intersection, parce que sa conscience est incapable de rebrousser chemin sans se perdre en route, et que si elle retourne vers l'intersection, la probabilité d'orientation de la conscience dans toutes les directions de la mémoire est la même.

Il est donc quasiment impossible de retrouver son chemin d'origine, ce qui engendre un "oubli", apparent seulement. Dans le cas de la figure "b", nous associons une benzodiazépine à un cannabinoïde, et dans une proportion utile à la découverte créative, car nous voulons avoir simultanément accès aux domaines d'homologies motifielles sans pour autant tous les oublier une fois perçus ! A cet effet, il faut donc que notre pensée puisse rayonner plus qu'à l'accoutumé dans les intersections, mais aussi avec la possibilité de pouvoir rebrousser chemin, c'est-à-dire de ne pas oublier lors d'un passage sur un point d'oubli potentiel. Cela signifie qu'il faut donc métaboliquement favoriser la continuité de la pensée, tout en réduisant l'intensité des rayonnances motifielles, afin de ne pas atteindre le seuil d'illusion. Les benzodiazépines, augmentant l'atténuation, permettent donc de réduire la rayonnance motifielle générée par les cannabinoïdes!

Dans ce cas de figure, on peut accéder brièvement aux domaines d'homologies motifielles, sans pour autant irrémédiablement se perdre, et on reste donc capable de retourner sur le chemin initial, ici représenté par la ligne droite et non brisée, à chaque section de MHV, comme dans le cas "a". Dans la figure 4, nous symbolisons une pensée vue de loin, c'est-à-dire qu'elle paraît continue. Imaginons cette pensée comme une corde se déplaçant dans la mémoire durant un certain temps. A chacun de ses déplacements,

l'intérieur de la corde balaye un certain volume d'intersections. Si nous observons une section de cette pensée agrandie à l'aide d'une loupe imaginaire (figure 5), et dans un espace de temps infinitésimal (quand Delta-t tend vers 0), on constate qu'une section de pensée (conscience) est un ensemble contenant une certaine quantité indéfinie d'intersections et de leurs compositions.

La conscience, donc, quand "Delta-t" tend vers 0, est un ensemble d'intersections et de leurs compositions. Corollairement, la conscience, sur un intervalle de temps, c'est l'intégrale de toutes ces sections. Comme nous le voyons sur la figure 7, qui représente en trois dimensions seulement l'espace multidimensionnel de la mémoire. Notre mémoire est constituée d'une quasi infinité d'intersections qui sont "immobiles". L'immobilité d'une intersection veut dire qu'elle est métaboliquement inactive. La mobilité d'une intersection signifie que celle-ci est devenue métaboliquement active, prête à faire partie de la conscience. Bien entendu, la conscience ne peut apparaître que lorsque des ensembles d'intersections deviennent métaboliquement actifs. De là nous reformulons notre définition : La conscience, sur un intervalle de temps, c'est l'intégrale de toutes les sections de pensée contenant des intersections métaboliquement actives. Vue l'immensité intersectionnelle de la mémoire et le bas métabolisme de l'état d'éveil, on comprend que la conscience éveillée est très faiblement consciente...!

 

Les mémoires intersectionnelles n'enregistrent l'information qu'une seule fois.

Dans une mémoire intersectionnelle, comme la notre, chaque perception n'est pas stockée dans son entièreté. Par exemple, si ma mémoire a stocké la tête entière d'une personne, elle stockera la tête de quelqu'un d'autre en prenant la première tête comme référence. Seules les différences entre les 2 têtes seront stockées. Tout ce qui est semblable n'est stocké qu'une fois pour toutes. Ainsi, au fur et à mesure que le temps passe, nous stockons de moins en moins d'information, et tout ce qui est redondant est éliminé ! Cela explique pourquoi la mémoire semble si grande et sans fin ! La seule chose qui semble être stockée continuellement c'est les coordonnées de temps, car ces coordonnées de temps sont nécessaires à l'expression des mémoires MCV. Mais même là, je suis sûr que la mémoire doit utiliser une astuce pour rendre plus simple le travail ! Ce qu'il est important de garder à l'esprit, c'est que tout objet informationnel est en fait un hybride entre les informations du passé enregistrées et quelques additions de nouvelle information.

 

Dans les rêves, nous voyageons dans le passé (endogène).

Quand j'ai quitté Genève pour aller vivre en Asie, j'ai pu noter un phénomène très intéressant dans ses plus clairs détails. Ce phénomène est un reflet de la manière dont s'y prend la mémoire biologique pour stocker et retrouver les informations selon l'activité métabolique qui a cours dans le SNC. Ce phénomène, c'est que quand nous rêvons, notre conscience le plus souvent voyage vers le passé, avec seulement quelques inclusions de présent ! Les inclusions de présent semblent dépendre du "volume", dans le sens où les objets informationnels venant du présent ou du proche présent apparaissent le plus souvent comme de petits volumes oniriques au lieu de gros volumes. La fabrique des phénomènes oniriques quotidiens se fait à partir d'événement situés à plus de 15 ou 20 ans en arrière (pour, disons, une personne de 35 ans), ou plus. Il est difficile de ramener des événement récents de la vie. (Ceci est une observation très importante, qui démontre que les événements mémorisés éloignés réclament davantage d'activité métabolique pour être rappelés. Cette observation peut servir à tester l'idée que les expériences hallucinogéniques induites par la kétamine pourraient logiquement être de nature plus hautement métabolique que les hallucinations induites par l'indoléalkylamine. En fait, toute hallucination donnant naissance à des objets informationnels aussi réels que les objets exogènes impliquent un métabolisme mémoriel plus élevé que les hallucinations sérotoninergiques, telles que celles induites par la psilocine, qui est pour moi la référence pour les hallucinations sérotoninergiques. Si les situations proches de la mort doivent être interprétée comme des souvenirs de très vieilles expériences, cela implique nécessairement que nous devrions être le siège d'une vague d'activité métabolique à l'approche de la mort... Est-ce qu'une soudaine décharge de glutamate peut produire une telle activation métabolique pré-mortelle ? Un dernier "chant du cygne" du SNC ? Cela reste à vérifier !)

Mais des exceptions mal comprises se produisent fréquemment. Par exemple, même si j'étais en Asie depuis quelques années, je rêvais rarement des asiatiques, même des amis que je voyais tous les jours, par contre je pouvais aisément rêver des européens que j'avais vus seulement quelques minutes ! Pourquoi ? Cela semble lié à mon passé, dans le sens où les caucasiens sont perçus négativement par mon "inconscient" (maintenant devenu conscient !!!), alors que je me sens parfaitement à l'aise avec les asiatiques. Il arrive aussi que dans les rêves nous soyons affectés beaucoup plus facilement par des informations extérieures négatives et potentiellement dangereuses, que par des positives. C'est évidemment un reliquat de notre héritage animal, parce que nous devons prêter plus d'attention aux dangers possibles qu'aux plaisirs. Le danger a été le soucis quotidien depuis le commencement de la vie elle-même. Et donc quelque chose qui est perçu comme effrayant va aisément engendrer des rêves. La paranoïa naturelle se manifeste en premier dans les rêves.

Alors pourquoi rêvons-nous, tous les jours, préférentiellement d'événements endogènes éloignés ? Parce que le rappel des mémoires est directement lié à l'activité métabolique courante de nos zones de mémoire. Plus grand est le métabolisme, plus loin dans le passé notre conscience est capable de voyager. C'est ce qu'on observe facilement dans les rêves conscients ou quand on a de très bons souvenirs des phénomènes oniriques normaux. Comme le rêve est une période de plus fort métabolisme dans le SNC que dans l'état normal éveillé, nous retournons donc dans le passé, ce qui est fort logique. La même chose s'applique aux hallucinations provoquées par les drogues.

 

A propos de la désatténuation (hallucinations).

Les désatténuations provoquées par des hallucinogènes (molécules désatténuantes) ne sont pas toujours de même nature. Elles peuvent être classées en plusieurs groupes, qui met en évidence les structures nerveuses sous-jacentes qui en sont responsables :

1. Hallucinations sérotoninergiques (référence : psilocine).
2. hallucinations cholinergiques (référence : atropine).
3. hallucinations induites par les récepteurs de la NMDA (référence : kétamine).
4. hallucinations à la buprénorphine (opiacé).
5. hallucinations cannabiniques.
6. hallucinations par la salvinorine (la salvinorine peut être classée, provisoirement, comme un onirogène car elle semble connecter directement l'état éveillé à des scènes oniriques).
7. hallucinations par l'ibogaïne.
8. hallucinations par l'harmaline.

Les désatténuations sérotoninergiques sont pleines de couleurs, et représentent souvent des objets informationnels réitérés statiques ou tournant lentement. La sérotonine peut être tour à tour une molécule pro-atténuante ou désatténuante, probablement selon l'équilibre qui se produit avec la dopamine. Par exemple, la plupart des inhibiteurs de la recapture sérotoninergique augmentent l'atténuation. Cet accroissement de l'atténuation est considéré comme une conséquence de la diminution de la neurotransmission par la dopamine. Pourtant, la fluoxétine est un inhibiteur atypique de la recapture de la sérotonine, car elle peut entraîner l'insomnie, des sous-hallucinations et un meilleur rappel des rêves, contrairement à la fluvoxamine, par exemple, qui est aussi un inhibiteur de la recapture sérotoninergique.

Les SSRIs typiques [SSRI = Selective Serotonin Reuptake Inhibitors = IRS en français = Inhibiteur de la Recapture de la Sérotonine - N.d.T.] accroissent l'atténuation et le sommeil. Ils empêchent aussi le souvenir des rêves et peuvent avoir un effet bénéfique sur les maux de tête, contrairement à la fluoxétine. La fluoxétine, très probablement, stimule moyennement les récepteurs sérotoninergiques de la 5-HT2A liés à la dopamine, donc elle entraîne tous les effets atypiques observés avec cette molécule. Aucun phénomène d'atténuation n'a été constaté sous fluoxétine, contrairement aux autres SSRIs comme la fluvoxamine ou la zimélidine.

Les hallucinations cholinergiques sont apparemment monochrome par nature, et surviennent brusquement, comme des flashes. On constate souvent qu'il y a apparition de lettres avec les anti-cholinergiques. Quelquefois, les lettres apparaissent en mode réitératif. Parfois on peut voir aussi des images tridimensionnelles monochromes complexes et translucides. Ces images "vibrent", un peu comme de l'eau à moitié solide qui coule. Contrairement à la sérotonine, qui joue un rôle dans l'atténuation et la désatténuation, l'acétylcholine semble ne jouer un rôle que dans la désatténuation : le blocage de la neurotransmission cholinergique peut donner naissance à des hallucinations, mais une augmentation de la transmission cholinergique n'augmente pas l'atténuation, comme on le montre avec la pilocarpine.

Les antagonistes récepteurs de la NMDA provoquent la désatténuation. Le mécanisme exact n'est pas clair, mais ce qu'on en connaît démontre que le glutamate joue un rôle dans ce phénomène. Les désatténuations provoquées par les antagonistes de la NMDA sont plus à rapprocher des rêves que les hallucinations sérotoninergiques, et donc sont le signe d'une plus grande activité métabolique que les désatténuations sérotoninergiques. Ces hallucinations sont complètement comparables aux hallucinations naturelles qui se manifestent chez les personnes qui sont dans des conditions proches de la mort. Partout dans le monde les mêmes invariants ont été rapportés à propos de ces hallucinations naturelles. On a pu expérimentalement reproduire complètement ces invariants avec la kétamine, qui est un antagoniste récepteur de la NMDA !

On croit maintenant que quand le cerveau est dans un état hypoxique, il se produit une décharge massive de glutamate et "d'endopsychosines", qui provoque des hallucinations. Les hallucinations par NMDA entraînent souvent la perception de "présences" autour de l'expérimentateur. De plus, j'ai aussi constaté des "présences" (en fait, une image compatissante de moi-même !!) avec les cannabinoïdes !! Des présences peuvent aussi être perçues avec la buprénorphine et la psilocine. Sous buprénorphine elles sont oppressantes, alors que sous psilocine elles sont beaucoup moins oppressantes. Avec la psilocine, j'ai eu ressenti une présence réconfortante qui voulait me protéger de tout ce qui pouvait m'arriver, et donc bien sûr il s'en suivit que je me sentis tout à fait tranquille et rassuré ! Bien sûr toutes ces présences sont totalement illusoires !!!

Puisque la rispéridone peut apparemment bloquer les hallucinations induites par la phéncyclidine et ses dérivés, on considère que le glutamate peut indirectement agir comme un stimulant des récepteurs de la 5-HT2A. La nature des hallucinations induites par les antagonistes des récepteurs de la NMDA semblent être plus complexes que celles qui sont induites par les agonistes directs de la 5-HT2A. Malheureusement, je n'ai pas moi-même étudié cela, donc je ne peux pas en dire plus là-dessus. La buprénorphine, qui est un opiacé, peut provoquer de légères hallucinations intéressantes, qui consistent en des images transparentes de gens en mouvement, par exemple. Au plus vous vous concentrez, sous buprénorphine et dans l'obscurité, au plus vous vous sentez "proches" de ces hallucinations, et parfois vous pouvez même vous prendre dans des conversations avec des personnages imaginaires. Typiquement, avec la buprénorphine, vous pouvez vous sentir entourés par des gens ou des "présences" ou même vous pouvez voir toute une foule autour de vous ! Je présume qu'une personne bien engagée dans cette activité peut complètement perdre le contact avec la réalité ! Je n'ai pu constater aucun phénomène réitératif par moi-même. Les hallucinations induites par la buprénorphine rappellent ce que les gens ont pu rapporter avec les antagonistes des récepteurs de la NMDA ou le hallucinogène diterpène naturel qu'est la salvinorine A. Le mécanisme d'action de la salvinorine A est toujours inconnu, mais mérite de très sérieuses recherches car il pourrait donner de nouvelles information, sur les états psychotiques. Comme je n'ai pas d'observations de première main avec la salvinorine, je classerais cet hallucinogène inhabituel dans les "onirogènes". Pourquoi ? Parce que, selon les descriptions des effets de la salvinorine par les expérimentateurs, elle semble déclencher de courts épisodes purement oniriques. Cela ressemble un peu à des flashes de rêve conscient éphémères provoqués artificiellement.

Les hallucinations par salvinorine semblent venir seulement dans l'obscurité et dans le silence. Les hallucinations qui sont produites sont tout d'abord comme celles qui sont provoquées par la sérotonine, puis, tout d'un coup, l'expérimentateur est projeté dans une endoréalité complète mais éphémère, alors qu'il conserve apparemment sont état de conscience éveillé normal (Valdes, etc.). La salvinorine peut donc induire de courts épisodes REM (= Rapid Eyes Movment = sommeil paradoxal) alors qu'on reste éveillé, et donc, littéralement, elle peut projeter l'expérimentateur directement dans une scène onirique normale. Encore faut-il poursuivre cette exploration en laboratoire !

Si cette hypothèse est correcte, cela voudrait dire que la salvinorine peut devenir un instrument important pour mener des investigations plus profondes sur le déclenchement du rêve paradoxal. Nous savons déjà que les cellules cholinergiques jouent un rôle important dans ce phénomène. La salvinorine peut agir ou ne pas agir sur ces neurones cholinergiques. Donc je recommande sérieusement aux chercheurs dans le domaine du rêve d'explorer les effets de la salvinorine... Jusqu'à présent, la plupart des non-chercheurs ont exploré les propriétés onirogènes de la salvinorine en cultivant Salvia Divinorum (= sauge divinatoire, famille des Labiacées), une sauge mexicaine qui contient cette remarquable molécule (pour plus d'informations sur le sujet, faire une recherche sur Internet avec Alta-Vista !).

Les hallucinations cannabinoïdes sont provoquées seulement à forte dose de Cannabis Sativa. Elles sont en couleur et animées, et présentent des transformations MHV typiques. Les hallucinations cannabinoïdes sont non seulement visuelles mais aussi auditives, et consistent alors en sons qui augmentent et diminuent d'intensité, et aussi se transforment en d'autres motifs de son par des MHVs auditifs. Parfois le rouge semble prédominer, comme dans les hallucinations induites par MDMA ou juste de simples hallucinations produites par concentration. Par ailleurs, les hallucinations induites par MDMA diffèrent des hallucinations cannabinoïdes par les objets informationnels qui apparaissent comme une multitude de feuillets empilés. La coloration rouge prédomine sous MDMA alors que les désatténuations induites par psilocine commencent (dans mon cas) par une soudaine intensification de l'obscurité : en fermant les yeux, on observe une extraordinaire intensité de noir qui envahit tout le champ visuel ! Puis des "treillis" rougeâtres ou verdâtres apparaissent, donnant lieu à des objets informationnels fluctuant par MHV.

Une observation intéressante sous cannabinoïdes est l'apparition d'un tunnel rouge à l'intérieur duquel on semble se déplacer. L'entrée de ce tunnel est comme la corolle de la fleur de Convolvulus [= Liseron] ! C'est une réminiscence de ce que décrivent les gens qui ont été proches de la mort... Donc, les cannabinoïdes pourraient avoir des propriétés communes avec les antagonistes récepteurs de la NMDA. Car comme pour les cannabinoïdes, on peut constater une forte distorsion du temps qui semble GABAergique en nature car elle peut être substantiellement réduite par des agents GABAergiques comme les benzodiazépines, au moins quand la dose de cannabinoïde est subjectivement petite. Le GABA a aussi un rôle dans l'atténuation, car les benzodiazépines augmentent l'atténuation, alors que la privation de benzodiazépines, chez les sujets qui en sont devenus dépendants, engendre des désatténuations. Le baclofène, un agoniste du GABAB, peut induire de faux souvenirs durant l'état d'éveil, comme ce dont on peut faire l'expérience dans les rêves. On observe correctement l'exoréalité sous baclofène, mais avec une quantité de mémoires imaginaires qui interfèrent avec la pensée.

 

Réitérations et autres phénomènes.

C'est un sujet très important, car les réitérations, souvent observées par concentration ou avec des substances désatténuantes sérotoninergiques, expriment les premières lois sur la synthèse d'image par le SNC [= Système Nerveux Central]. Des phénomènes de réitération ont aussi été observés par des sujets en proie au délire. Mon opinion est que les réitérations sont le produit de l'activation des domaines MHV. Lorsqu'on "chauffe" un MHV, il commence naturellement à rayonner ses tranches dans la conscience, donc il engendre des réitérations. On peut observer de nombreux phénomènes invariants sous l'influence des molécules désatténuatrices ou par la concentration. L'un d'eux se produit lorsqu'un objet informationnel devient "mou". Par exemple, vous regardez un avion qui vole, et soudain ses ailes deviennent molles et il tombe ! Dali a très bien exprimé ceci dans ses tableaux de montres molles ! En fait, beaucoup de tableaux de Dali contiennent des choses typiquement observées dans les désatténuations. Donc je devine que Dali avait la capacité d'observer ses pensées visuelles et de les peindre. Une autre chose qu'on constate souvent dans les désatténuations, c'est les "aigrettes". Les aigrettes sont typiquement observées non seulement dans les hallucinations mais aussi dans l'art, et spécialement dans l'art siamois. Ces aigrettes font penser aux mêmes aigrettes qu'on peut voir dans les fractales.

Un intéressant sujet, secondaire dans mes recherches sur les hallucinations, est que les témoignages de "soucoupes volantes" ne peuvent pas être expliqués par des hallucinations, car la plupart du temps ils ne contiennent jamais aucune trace de phénomène hallucinatoire ! Donc, les "soucoupes volantes" ne sont pas des produits d'hallucinations, et ne peuvent être comprises que comme des mensonges, des affabulations, ou des descriptions de phénomènes authentiques mais inconnus. Les soucoupes volantes sont très rarement réitérées, ne contiennent jamais d'aigrettes, ne "ramollissent" jamais comme le font les montres de Dali, et ne se transforment jamais en autres objets bizarres par des sauts MHV !!! Par exemple, si les soucoupes volantes étaient hallucinatoires par nature, elles se transformeraient en d'autres objets hallucinatoires par le biais de motifs homologues : des soucoupes volantes qui se transformeraient, disons, en seins de femme, etc., seraient souvent mentionnées ! Dans le domaine des religions, toutefois, certaines choses qui sont décrites par des observateurs religieux s'accordent bien avec les phénomènes hallucinatoires : des anges réitérés, la présence d'esprits bienveillants (comme on peut en sentir sous cannabinoïdes, buprénorphine ou psilocine), les visions de nuages qui "s'ouvrent" (qu'on voit facilement sous psilocine). Par contre, il existe un phénomène semblable à celui qui est induit par la psilocine, et qu'on peut trouver dans les "témoignages de soucoupes volantes", c'est la sensation que le temps devient immobile. Donc quand quelqu'un témoigne à la fois de soucoupes volantes et d'altération de la perception du temps, c'est très probablement de nature hallucinatoire.

 

Des réitérations aux images complexes : amplification en cascade de l'interaction/synthèse.

Sous l'influence du kawa-kawa (Piper Methysticum), je peux voir de belles réitérations pendant quelques minutes ! Par exemple, aujourd'hui j'ai commencé par voir une douzaine de poissons-papillons (Chaetodons). Je pouvais les voir concentrés quelque part dans mon champ visuel, comme s'ils étaient dans un récipient transparent. Quand les Chaetodons sont apparus, ils étaient en 3 dimensions et immobiles. Il n'y avait aucun mouvement. Puis brusquement tous se sont mis lentement en mouvement de rotation, de la droite vers la gauche (dans mon cas les réitérations très souvent semblent en rotation de droite à gauche...). Mais, contrairement aux réitérations normales, ces Chaetodons n'étaient pas tous pareils ! Ils étaient différents dans leurs formes et dans leurs couleurs, et je pouvais même en voir un qui n'était pas un Chaetodon et qui ressemblait au fameux "houmouhoumou-noukounoukou-apouaa", une espèce de Baliste (Balistes, en latin) ! Mais toujours ces objets informationnels étaient de la classe des poissons, et cela signifiait qu'un MHV de poisson venait de s'activer métaboliquement, et faisait rayonner certaines de ses tranches comme différents poissons. Le métabolisme de ce MHV était logiquement plus élevé que la normale, autrement il aurait projeté uniquement des poissons similaires dans ma conscience. Quand les poissons ont commencé leur rotation lente, j'ai remarqué un Forcipiger Longirostris orange (une sorte de Chaetodon) qui sortait de l'amas et nageait vers la gauche ! J'ai alors eu tout à coup la vision de la manière le cerveau procède pour générer des images complexes par l'activation simultanée de multiples MHVs différents.

Nous devons revenir maintenant à ce très important phénomène qui est à la racine de l'imagination et de la créativité : la synthèse d'information. En regardant mes Chaetodons, je voyais très bien qu'ils étaient tous issus de différentes tranches d'un même MHV, parce que ces tranches étaient, informationnellement parlant, plus écartées les unes des autres que dans les réitération courantes. Puis j'ai vu tous ces Chaetodons fusionner en un seul poison plus grand, brunâtre, tout en réalisant que ce processus était certainement dû à un phénomène d'interaction/synthèse se produisant entre tous ces poissons ! Je comprenais alors aisément que les images complexes étaient générées par une multitude de MHVs qui entraient en activation, donnant alors naissance à des tranches de MHV qui interagissaient mutuellement, en un processus ininterrompu d'interaction/synthèse qui se ramifiait dans toutes les directions de l'espace-temps imaginaire de la mémoire. Ceci fait penser aux fractales, mais les fractales sont simples et statiques, et non pas complexes et interagissantes. C'est un peu difficile à transcrire en mots mais je pourrais très bien expliquer tout ceci au moyen d'une animation ! Si une entreprise est intéressée à réaliser cette animation, qu'elle me contacte ! En regardant cette animation on a la réponse instantanément, car c'est clair comme du cristal, c'est tellement évident ! Donc ce processus d'activation de myriades de MHVs interagissant mutuellement, à très grande vitesse d'interaction/synthèse, peut générer très élégamment toute la complexité d'une boîte MCV de rêve, animée en 3 dimensions. Vous l'expliquer clairement est une autre affaire... mama mia !

 

Une nouvelle philosophie de la Réalité : la Psychopharmacophilosophie.

La philosophie traditionnelle est périmée et doit être remplacée maintenant par une nouvelle philosophie que j'ai dénommée "psychopharmacophilosophie" lorsque je travaillais en terre de Siam. La psychopharmacophilosophie a une importance extraordinaire car elle fait tomber complètement quantité de croyances bien établies. Par exemple, il est clairement démontré que toutes les religions sont des créations humaines et non pas "divines". Nous devons nous y faire ! Il n'y a pas d'autre choix. Si tous les mystiques de l'histoire avaient pu prendre de l'halopéridol ou de la rispéridone, ils n'auraient jamais été tentés de persuader les autres animaux humains qu'ils étaient en contact avec l'essence de la réalité... La religion est une conséquence de l'architecture et du fonctionnement de la mémoire, qui nous conduit à créer des structures imaginaires n'ayant aucune contrepartie dans l'exoréalité. La psychopharmacophilosophie démontre encore clairement que toutes les pensées et les émotions humaines sont la conséquence d'événements neurochimiques sous-jacents. Ceci, d'autre part, fait apparaître la logique humaine hautement suspecte de préjugés et de distorsions... Quand un individu essaie d'avoir un discours "logique", est-il purement logique, comme une machine, ou bien est-il intrinsèquement biaisé, partial, à cause du fonctionnement particulier de son cerveau ? La réponse est qu'il est toujours biaisé !

Un peu de dopamine ici, et, disons, Robert va tenir le discours "A". Un peu plus de sérotonine là, et Robert va alors tenir le discours "B" ! Un peu de tyrosine hydroxylase qui entre en activation, et Robert peut alors très bien tenir le discours "C", etc., etc., etc., et bla, bla, bla ! Donc aucun discours logique n'est réellement "logique", car il contient une subjectivité douteuse, une subjectivité qui ne peut pas être supprimée du tout. Notre Système Nerveux Central fonctionne comme ça, et non pas comme un ordinateur purement logique ! Dans cette subjectivité, on trouve à peu près toujours de la dominance, comme Henri Laborit l'a si bien démontré... Tous les êtres humains recherchent la dominance, consciemment ou pas. Quand vous prenez conscience de cela, vous ne cherchez plus à discuter avec les autres avant d'être sûr que leurs arguments "logiques" ne sont pas basés sur un désir de dominance... C'est la raison pour laquelle Laborit détestait parler avec les gens et préférait largement écrire. On ne parviendra à la véritable communication que lorsque le désir humain de dominance aura été complètement éradiqué dans le futur Système Nerveux Central remodelé par la Neuromorphogénétique. Ce désir de dominance est couramment rencontré chez les "fonctionnaires" scientifiques !! C'est un comportement primitif qu'ils partagent avec les singes et les loups...

Claude Rifat.

 

Pour plus d'informations sur le rêve conscient, voir aussi le site sur le rêve conscient de Florence Ghibellini (http://florence.ghibellini.free.fr)